Voro 1. Le Secret des trois rois - Première…

R as-le-bol des menus larcins ! Lilya voudrait que le maître de la guilde des voleurs lui fasse enfin confiance en lui accordant des missions plus importantes. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir fait ses preuves. Lassée d'être mise à l'écart, elle décide de prendre son destin à pleines mains en allant dérober un trésor ancestral soigneusement caché dans l'antre du château d'un comte. Son audace et sa témérité vont payer. Mais certainement pas autant qu'elle ne l'aurait pensé, et pas non plus de cette façon...

«S'ils ne veulent pas me donner ma chance, je la prendrai.» Lilya

Le secret des trois rois, premier volume de la trilogie Voro, écrit et dessiné par Janne Kukkonen, a été récompensé en Finlande par le prix du meilleur album en 2017. C'est Casterman qui prend le relais éditorial en publiant simultanément les tomes un et deux des aventures de l'apprentie voleuse. Le scénario, fluide et attractif, propulse le lecteur dans un univers moyenâgeux et à la découverte d'une petite fille au caractère déjà très affirmé, dont la seule famille est une corporation hiérarchisée de voleurs. Placée sous la tutelle d'un ancien, son travail n'est pas reconnu en tant que tel. Pire, critiquée et dévalorisée par son chef parce qu'elle n'est finalement qu'une fille, elle décide d'outrepasser ses droits en tentant, indépendamment de l'organisation, un très gros coup, histoire de montrer à ce goujat ce dont elle est capable. La chipie va apprendre à ses dépends qu'il s'agit là d'une très mauvaise idée. La narration demeure aisée avec dans son ensemble des dialogues brefs et concis, additionnée à une trame qui va crescendo et directement à l'essentiel, stimulant ainsi la curiosité.

Sommaire et plutôt de style enfantin, le dessin offre le minimum en négligeant le détail qui aurait pourtant ajouté un vif intérêt au livre. Quand bien même l'auteur parvient à dégager des émotions sur les faciès de ses personnages, l'œil devra se contenter de traits ordinaires et simplistes. En revanche, il pourra apprécier des seconds plans un peu plus peaufinés et travaillés. L'encrage qui apparaît assez prononcé dans les différentes gammes de couleurs, manque indéniablement de clarté. La seule réelle satisfaction provient du découpage qui non seulement sort des standards, et qui propose également des cases tout en superposition.

Voro représente une belle opportunité pour que la jeunesse puisse goûter et entrer en douceur dans les mondes de l'imaginaire et de l'heroic fantasy.

Moyenne des chroniqueurs
6.5