Rose (Vernay/Alibert/Lapière) 3. 1 + 1 = 1

G ardienne de musée, Rose mène une vie toute simple. Bon, il est vrai que depuis l’enfance elle a la capacité de se dédoubler, mais mis à part cette singularité, il n’y a rien à signaler. Lorsque son père meurt assassiné, tout bascule. Elle hérite d’un petit immeuble hanté, apprend que le défunt a tué un homme et que sa mère et sa sœur jumelle (dont elle ignorait l’existence) ont été victimes d’un psychopathe. À tout cela s’ajoute un complot de l’industrie pharmaceutique et une malédiction vieille de cinq siècles. Dans ce dernier volet de la trilogie, la jeune femme poursuit son enquête ; les zones d’ombres s’estompent et l’héroïne parvient à se réconcilier avec ses démons.

Dans cet ultime opus, Émilie Alibert et Denis Lapière relèvent le défi de remettre de l’ordre dans une aventure qui, il faut bien l’avouer, est un brin éparpillée. Mission accomplie ? Oui et non. En multipliant les pistes et les intrigues, l’histoire a perdu de son charme. Le lecteur ne sait plus s’il s’agit d’un récit fantastique, d’une énigme policière, d’un drame social avec en toile de fond les magouilles des industriels ou encore une allégorie du passage à l’âge adulte. Cela dit, la lecture demeure malgré tout agréable. Probablement parce que la protagoniste s’avère particulièrement sympathique avec toute sa candeur et sa fragilité.

Le dessin de Valérie Vernay est plaisant. Son trait, rond, gras et naïf, rappelle par moment celui de Philippe Dupuy et Charles Berbérian, avec une touche de Will. Il y a peu a dire sur le découpage, sinon qu’il est propre, carré et qu’il assure une excellente lisibilité. Enfin, le choix d’une colorisation adoptant des couleurs feutrées confère beaucoup de douceur à l’ensemble. Le résultat est joli, peut-être trop. Il est du reste à déplorer que les fantômes et les meurtriers ne se montrent pas plus convaincants ; l’amateur n’arrive d’ailleurs pas à croire que le personnage principal soit vraiment en danger.

Une conclusion en demi-teintes pour un feuilleton qui avait pourtant démarré de belle façon.

Moyenne des chroniqueurs
6.0