Murciélago 1. Le revers de la force

A vec pas moins de 715 meurtres à son actif, Kuroko Komori se révèle être une psychopathe professionnelle. Ses «capacités» lui permettent ainsi une remise de peine - temporaire - afin d'aider la police dans sa traque des criminels les plus dangereux. Pour la surveiller, l'inspecteur Hinako Tozakura qui, sous une apparence ingénue, cache une pilote très casse-cou. Leur mission du jour : appréhender un catcheur qui, à force d'abuser des drogues, a perdu le contrôle et tue tous azimuts.

Yoshimurakana entame une série crue, violente, déjantée et un tantinet érotique, rien que ça. Sur une trame scénaristique classique de « une affaire, une résolution », il met en scène un duo féminin désinhibé, entouré de personnages secondaires pas moins piqués des vers, pour la plupart. Le ton est éminemment amoral, les scènes gores pleuvent et le côté voyeur lesbien n'est pas en reste. L'humour au cinquantième degré s'intègre parfaitement dans le genre exploité, encore faut-il y adhérer. Néanmoins, le lecteur qui souhaite décompresser y trouvera son compte.

Grosses poitrines, muscles hypertrophiés, expressions exagérées : le graphisme est à l'image de l'intrigue, poussif. Pas toujours très lisibles, les séquences d'action au découpage alambiqué dépassent des cases, perturbant la lecture. Cependant, le trait fin et précis, ainsi que la bonne gestion des ombrages rattrapent le coup dans les séquences plus calmes.

Ça passe ou ça casse, car trop de trash tue le trash. Murciélago démarre à toutes blindes, explose la bienséance et pulvérise le politiquement correct. Ce seinen trouvera un public assurément, mais plus de fond aurait accordé au titre une valeur autre que celle de défouloir pour ados décérébrés.

Moyenne des chroniqueurs
3.0