From Black to White

L orsque Curtis passe devant le magasin de téléviseurs, il s'arrête net : sur les écrans, des corps bougent d'une manière incroyable et surtout un en particulier, celui d'un certain Mickaël Jackson. Ce jour de 1964 à Harlem marquera un tournant dans la vie du jeune garçon. Fasciné par le roi de la pop, il n'aura de cesse de poursuivre son rêve : danser. Mais dans une société sous la domination blanche, il lui faudra s'imposer par son talent tandis qu'autour de lui, la campagne anti-raciale bat son plein.

Stéphane Louis met en parallèle le destin d'un artiste de hip-hop avec en arrière-plan, le contexte de tout un pan du combat pour les droits des minorités noires. Davantage panorama des événements qui ont étayés une période riche de leur émancipation que véritable réflexion sociale et politique, From black to white reste de ce fait assez léger, ne proposant pas de réel engagement. S le choix de «Bambi» comme idole reste étrange car il n'était pas vraiment un symbole de la lutte des afro-américains, le parallèle reste cependant intéressant et divertissant. Le héros s'avère sympathique mais au demeurant, peu charismatique, se laissant glisser sur l'actualité et toujours en retrait. Peut-être le lecteur aurait-il aimé plus de profondeur mais quelques pages d'optimisme dans ce monde de violence ne peuvent faire que du bien.

Clément Baloup Mémoires de Viet Kieu réalise une partition agréable avec du dynamisme dans la composition des cases, mais manquant quelques peu de détails dans les décors.

Sans prendre position, ce roman graphique s'attache avant tout à retracer la réussite d'un homme qui a cru en ses capacités et, sans trahir ses convictions, réussir malgré les obstacles d'une époque troublée.

Moyenne des chroniqueurs
5.0