Les paupières des poissons 1. Les paupières des poissons

« Les petits poissons dans l'eau
nagent nagent nagent nagent nagent
Les petits poissons dans l'eau
nagent aussi bien que les gros

Les petits les gros
nagent comme il faut
Les gros les petits
nagent bien aussi
 »

Reprise du blog du même nom, Les paupières des poissons plongent le lecteur dans l’intimité secrète des habitants de la mer (et des rivières). Sébastien Moro, vulgarisateur scientifique version 2.0, y présente mille et une informations en répondant à des questions aussi fondamentales que « Quel poisson a la meilleure mémoire ? », « Est-ce que les poissons se voient dans un miroir ? » ou «  Quelle est la différence entre un poisson et un bloc Lego ? ». Parfaitement armé des connaissances les plus récentes (cf. l’impressionnante bibliographie en fin d’ouvrage), l’auteur décrypte et raconte d’une manière abordable les fruits d’innombrables recherches scientifiques de haut niveau. L’ivresse des profondeurs est garantie pour les amateurs de sushis et les aficionados du Commandant Cousteau !

Si la matière est bien là, le ton n’est malheureusement pas au rendez-vous. Badin, Moro s’est senti obligé de ponctuer toutes ses interventions de traits d’humour 100% « geek ». Pourquoi pas finalement, un peu de détente aide certainement à faire passer des notions parfois ardues. Par contre, dans le cas présent, pas une page n’est accompagnée d’un petit gag ou d’une référence à la pop culture, voire les deux entremêlés. À force, les sourires se crispent et la noyade est assurée face à cette marée ininterrompue de clins d’œil. La situation est telle que la lecture devient quasiment insupportable. De plus, les aquarelles sympathiques, mais souvent maladroites ou imprécises de Fanny Vaucher peinent à apporter un support graphique indispensables aux nombreuses explications techniques présentées au fil des pages.

Sujet passionnant raconté avec une volonté sincère de partage de la connaissance, Les paupières des poissons est gâché par une narration artificiellement « in » bien trop surjouée.

Moyenne des chroniqueurs
4.0