Les vieux fourneaux 5. Bons pour l'asile

Les vieux fourneaux reviennent sur le devant de la scène après avoir joué les stars sous les feux des projecteurs.

Retour doux amer pour cette génération qui passa son printemps 68 à battre le pavé en espérant en faire une plage au soleil et qui, de dépit, créa les fonds de pension. Avec Bons pour l’asile, Wilfrid Lupano manie davantage le registre de la tendresse que celui de l’humour brut tout en abordant comme à son accoutumée des sujets autant de fond que d’actualité. Ainsi est-il question de la situation des réfugiés qui, quelles que soient les latitudes, relève de la même fin de non-recevoir ou de la volonté à renouer le fil de relations (grand) parentales distendues. Mais que les amateurs de plaisanteries se rassurent, l’improbable comme l’excès ne sont jamais très loin et donnent lieu à deux ou trois scènes d’anthologie qui ancrent cet album dans la lignée de ses prédécesseurs.

Pour ce qui est de son pré carré, Paul Cauuet opte pour les mêmes recettes et sait faire gentiment vieillir ses personnages en les replaçant dans la généalogie familiale ou en marquant brutalement la finitude de ceux ayant atteint un âge plus que canonique.

Cinquième opus de cette saga d’octogénaires qui après la postérité cinématographique acquise avec plus d’un million d’entrées gravissent les dernières marches du pinacle du 9e Art, du moins de la section humour et troisième âge, forts d'un nombre à peu près équivalent d'albums déjà écoulés et pas que dans les maisons de retraite…