Atom Agency 1. Les Bijoux de la Bégum

A tom Vercorian aurait voulu suivre les traces de son père et devenir inspecteur de police. Mais ce dernier s’y oppose formellement. Il lui propose plutôt le métier d’artiste, comme son oncle, Charles Aznavourian, qui connait un petit succès. Le garçon n’entend cependant pas l’appel de la scène et il finit par créer une agence de détectives privés. Elle ne compte d’abord que deux employés : lui et Mireille, puis s’ajoute Joseph Villain, alias Jojo la toupie, un ex-catcheur. Lorsque les bijoux de la Bégum sont volés, le jeune homme décide de s’en mêler.

Dans ce premier opus de la série Atom Agency, Yann a judicieusement choisi ses protagonistes : un cerveau, une intuitive et un costaud pour animer le tout. En toile de fond, un paternel au passé mystérieux (le lecteur devine qu’il y a là un fil conducteur et qu’il en sera question dans les tomes à venir) et ses collègues de travail. Une distribution somme toute classique pour un récit qui l’est tout autant. Les bijoux de la Bégum rappelle les histoires policières de Maurice Tilleux : une énigme, un limier qui comprend tout très vite et des vilains davantage ridicules que vraiment méchants. Dans cet album initial, le scénariste prend le temps de situer ses personnages ; l’action se révèle d’ailleurs un peu lente à démarrer et le dénouement un tantinet précipité. Les dialogues, truffés de termes empruntés aux argots parisien et marseillais, sont sympathiques et donnent du rythme au projet. Bref, l’auteur ne réinvente pas le polar, mais il le fait bien.

Le dessin rétro d’Olivier Schwartz est également de qualité. Les acteurs ont de bonnes bouilles facilement identifiables et l’esprit de la France de l’après-guerre est rendu avec justesse. Les décors fourmillent de détails et le bibliophile peut longuement explorer les cases pour découvrir les publicités de l’époque. Certaines vignettes présentent néanmoins des soucis de proportions, par exemple un braqueur beaucoup trop grand par rapport à une voiture (qui n’est pas une 2 CV). Dans l’ensemble, le coup de pinceau d’influence « ligne claire » s’avère néanmoins plaisant.

Ce livre devrait plaire aux enfants et à leurs parents nostalgiques de Gil Jourdan, de Tif et Tondu et, pourquoi pas, d’El Spectro (lui aussi lutteur).

Moyenne des chroniqueurs
6.5