Vinifera 1. Les amphores de Pompéï

N ouvelle collection thématique à grand développement avec une trentaine d’albums programmés, Vinifera projette de raconter le vin et la vigne sous tous leurs aspects. Histoire, techniques et anecdotes sont au programme. Les deux premiers volumes inauguraux – Les amphores de Pompéi et Les Moines de Bourgogne - donnent le ton : fiction et documentaire mélangés, plus un mini-dossier en fin d’ouvrage.

Spécialiste du genre avec sa série à succès Châteaux Bordeaux et ses dérivés (À table !, Clos Bourgogne, Cognac, etc.), Éric Corbeyran est aux manettes des scénarios. Distraire, séduire et détailler, la tâche est délicate. Les deux titres disponibles montrent bien toute la difficulté de l’exercice. Les amphores de Pompéi présente succinctement les manières des vignerons romains alors que le Vésuve est sur le point d’exploser. Les moines de Bourgogne joue la carte de la légende et expose plus ou moins maladroitement les origines du découpage des terroirs de la Côte d’or. Explications forcées, intrigues faméliques, l’ensemble est plus bancal que convainquant. Le sujet est passionnant et se suffit à lui-même, les pseudo-trames dramatiques accolées (un vol d’amphore, un orphelin mettant son désarroi et sa colère au service de l’agriculture monacale) n’apportent strictement rien et, même, encombrent des pages déjà bien chargées en informations.

Aux pinceaux, Alexis Robin et Brice Goepfert remplissent professionnellement leur cahier des charges et guère plus. Sans démontrer de prouesse graphiques particulières, les deux dessinateurs offrent des résultats acceptables à défaut d’exprimer beaucoup de personnalité. Cette impression est renforcée par une mise en couleurs formatée du Minte Studio. Tant le « péplum » de Robin que la fresque médiévale façon Servais de Goepfer se lisent avec facilité sans vraiment captiver malheureusement.

Visiblement encore en rodage, ce lancement de Vinifera manque de corps et de tenue. Espérons que les millésimes à venir (Bordeaux et le Champagne sont annoncés pour novembre) seront être plus concluants.

Moyenne des chroniqueurs
4.0