Une saison à l'ONU Au cœur de la diplomatie mondiale

L ’ONU, tout le monde a un avis dessus, mais personne ne la connaît véritablement. Un lieu où les états se rencontrent pour ne rien décider. Une tribune quelquefois absurde où des dictateurs étalent leur cynisme et où les ennemis se serrent les mains devant les caméras pour mieux s’entre-déchirer le lendemain. Sans compter qu'entretenir plus de cinquante mille employés, ça coûte horriblement cher. De plus, malgré les efforts des diplomates, les guerres continuent de semer la désolation : elle sert à quoi cette organisation ?

Détaché par RFI comme correspondant, Karim Lebhour débarque à New York sans trop savoir quoi penser. Grand reporter, il a couvert les quatre coins de la planète et connaît bien la réalité du terrain. Secrète, froide, d’une violence feutrée et sans pitié, il va vite découvrir que la machine onusienne suit des règles connues d’elle seule. Durant sa mission, les crises – Libye, Syrie, Centrafrique – s'enchaînent et provoquent chaos au sein des chancelleries. Celles-ci permettent au journaliste de découvrir le rôle indispensable de ce forum unique en son genre. Placés en exergue, les mots de Dag Hammarskjöld qui fut secrétaire général de 1953 à 1961 prennent alors tout leur sens : « L’ONU n’a pas créé le paradis, mais elle a évité l’enfer. »

Mêlant moments purement documentaires pimentés de nombreuses anecdotes amusantes ou personnelles, l’album s’avère très bien écrit. Lebhour promène le lecteur avec professionnalisme et un talent certain de conteur. Le dosage entre humour et sérieux est parfaitement équilibré. Aux pinceaux, Aude Massot rend une copie agréable et très typée BD-docu en pleine phase avec le propos. Cependant, si le trait est frais et en place, il manque néanmoins parfois de précision (la caricature n’est vraiment pas le point fort de la dessinatrice).

Sujet maîtrisé, narration engageante et plaisante à suivre, Une saison à l'ONU - Au cœur de la diplomatie mondiale offre une excellente introduction sur un des lieux les plus cruciaux de la planète.

Moyenne des chroniqueurs
6.0