Ira Dei 2. La Part du diable

T aormine est tombée et Harald comme Robert, sur l’injonction de Maniakès, patientent à Catane. Mais l’inactivité est le pire des poisons pour ces mercenaires privés de l’adrénaline des combats…

Bains de sang et trahisons sont les piliers sur lesquels Vincent Brugeas construit cette nouvelle série. Il faut dire que le XIe siècle s’y prête à merveille et permet à tout un chacun d’étancher sa soif de gloire et de vengeance dans l’ivresse des combats.

Le monde dessiné par Ronan Toulhoat est excessif et son trait nerveux et encré sait saisir la violence des rixes comme l’impétuosité et la fourberie des protagonistes. Sur ce second volet, le jeune dessinateur s’enivre de mouvements et plonge le lecteur dans un maelstrom de folie et de sang, multipliant les angles de vue pour mieux rendre compte de l’empressement des assaillants à entre-tuer. Toutefois, face à tant de frénésie, le scénariste du Roy des ribauds se ménage des temps où la sournoiserie illuminée d’Etienne comme le machiavélisme de Maniakès permettent à chacun de reprendre son souffle ; et puis, dans cet univers de brutes, deux fleurs aussi belles que vénéneuses égayent un palais où plane la mort.

Féroce et effréné, La part du diable entraîne au travers d’une époque où le fil de l’épée servait à tromper l’ennui et sait, grâce au recours astucieux d’une voix off, apporter la distanciation nécessaire à la compréhension générale de l’intrigue qui se noue au pied de l’Etna.

L’épopée sicilienne de Robert se termine et il entraîne désormais derrière lui tout son petit monde vers le sud de l’Italie et plus loin encore vers Constantinople…

Moyenne des chroniqueurs
6.5