Communistes!

B anlieue lyonnaise, milieu des années 70. Plein d’espoir dans un futur meilleur, les parents de Pascal sont des militants communistes sincères. Responsables de la cellule de leur quartier, ils tractent, organisent et débattent en attendant que le grand jour arrive. À huit et neuf ans, Pascal et son frère suivent le mouvement sans trop comprendre le pourquoi du comment. Pas en reste pour autant, ils profitent de tous les instants pour s’amuser et se chamailler.

Dans cette gentille chronique autobiographique et familiale, Pascal Thivillon se remémore quelques anecdotes qui ont marqué son enfance. Une existence sous le signe du parti cher à Georges Marchais et ses obligations : réunions sans fin, entretien du local et, surtout, une atmosphère faite d’entraide et de désir d’égalité. Le ton comme le trait sont on ne peut plus sympathiques. Un peu nostalgique, une ou deux piques à peine pointues à propos de corvées jamais digérées, l’auteur regarde son passé avec énormément de tendresse. Cette approche est évidemment justifiée. Elle souffre néanmoins d’un certain manque de recul. En effet, sans tomber totalement dans le nombrilisme, son récit reste très personnel, voire trop. La lecture est agréable, mais est uniquement focalisée sur ce petit groupe. Résultat, le lecteur demeure en marge sur le trottoir et se limite à regarder de loin la manifestation qui passe.

Touchant, amusant et sans façon, Communistes ! relate simplement un moment dans la vie d’une famille en prise avec son époque. Dommage que la narration auto-centrée empêche toute réelle identification, spécialement pour ceux qui n’auraient pas connu le septennat Giscard.

Moyenne des chroniqueurs
5.0