Dreams Factory 1. La Neige et l'Acier

S i l'arrivée de la neige enchante Eliott, Indira, sa sœur, n'y voit quant à elle que la douloureuse perspective de devoir affronter le froid jusqu'à la mine. Ce matin encore, une fleur de sang est apparue après qu'elle eut toussé dans son mouchoir. Son frère, loin de se douter de l'âpreté de la vie, décide de la remplacer à son travail car épuisée, elle n'a pu se lever aujourd'hui. Mais la directrice, Madame Sachs, a bien remarqué le courageux gamin et ne tarde pas à discerner en lui une main d'œuvre parfaite pour son usine de jouets, ces mêmes bestioles dorées qui faisaient rêver le petit garçon … Au réveil, Indira constate sa disparition et part à sa recherche. Quels sombres secrets va-t-elle découvrir ?

Dans son autre série en cours, Nils, Jérôme Hamon a construit un monde riche et original. Cependant, en parcourant cet épisode de Dreams factory, force est de constater que cette nouvelle histoire ressemble à beaucoup d'autres. Dans un milieu steampunk à la Dickens sont mis en scène deux enfants pauvres, en butte à la toute-puissance d'une femme froide et calculatrice qui ne cherche que son propre profit. Ce monde cruel garde beaucoup de mystère, notamment dans les intentions des personnages secondaires qui s'avèrent finalement plus intéressants que les jeunes héros, peu développés et assez prévisibles.

L'intérêt de l'album réside principalement dans le dessin de Suheb Zako. Avec son dessin très proche de l'animation (visages ronds et grands yeux, cadrages dynamiques et variés), il apporte assurément une touche féerique qui contrebalance le ton dur et sombre de l'intrigue. Sublimés par les jolies ambiances bleutées de Lena Sayaphoum, les décors et les protagonistes prennent visuellement l'épaisseur qui leur fait défaut dans le scénario.

Tout à fait agréable de par son esthétique, Dreams factory offre cependant un sentiment de déjà-vu. Trop peu (ou trop vite ?) exploité, ce premier tome apparaît fade et le lecteur se demande si ses interrogations trouveront réponses dans la seconde partie.

Moyenne des chroniqueurs
6.0