Révolutions (Quand l'Histoire de France a basculé) 1. 18 Brumaire

1799. Le Directoire est moribond, menacé de tous côtés par les royalistes, les républicains et même ses propres adeptes. Alors que la situation économique et sociale de la France s'aggrave, la guerre contre l'Europe monarchique continue, permettant à un certain Bonaparte de révéler ses talents militaires et ses ambitions politiques. Comme toujours, le pouvoir appelle le pouvoir et des complots se mettent en place pour «l'après» régime. Qui va avancer le premier pion ? Talleyrand, Barras ou Sieyès ? Deux outsiders entrent en piste : Jean-Marie Fantôme, fermier devenu militaire et Amaury de Treuil, fine gâchette au service de la Couronne. De convictions et de camps opposés, ces hommes de l'ombre permettront indirectement au petit caporal d'entrer dans la lumière et de finir en tête.

Voici le tome d'ouverture de la nouvelle série thématique des éditions Soleil, Quand l'histoire de France a basculé. La volonté est de développer des moments-clefs qui ont changé l'Hexagone et participé à forger son évolution.

La fin est connue, le début aussi. Cependant, que s'est-il passé au milieu ? Jean-Pierre Pécau, qui aime jouer avec les événements, décortique le mécanisme qui a conduit au putsch du 18 brumaire et l'accession de Napoléon Bonaparte. À côté des figures connues qui ourdissent et œuvrent pour concrétiser leurs aspirations, le scénariste imagine des personnages à l’échelle du peuple, leur petite histoire s'imbriquant dans la grande. Séduction, argent, vengeance, toutes les tentations sont bonnes, ainsi que les coups bas et les trahisons. Autour du jour J se construit donc une intrigue convaincante. Néanmoins, une certaine concentration s'impose pour ne pas s'y perdre, au vu des différents protagonistes et les arcanes complexes mises en place.

Le dessin ultra-réaliste et dynamique d'Antonio Marinetti (Mister Hyde contre Frankenstein, Carnets secrets du Vatican) offre une modernité rafraichissante. Si ce n'est un soupçon de raideur dans les postures, les illustrations ne souffrent d'aucun défaut : détails à foison sans surcharge, perspectives impeccables pour des angles de vue audacieux, trait fin et fluidité dans les mouvements, l'ensemble générant un réel plaisir de lecture.

Incarné par un graphisme de belle facture, la genèse du fameux coup d'état du 9 novembre 1799 s'expose de manière solide, une petite révision des forces en présence s'imposant.

Moyenne des chroniqueurs
6.0