Poet Anderson - Le Marcheur de rêves

G enesis : un endroit unique, un refuge créé de toutes pièces par les rêveurs et qui n'est accessible qu'en état de sommeil. Alan fait découvrir à son frère Jonas cette réalité alternative incroyable un soir où les parents sont absents, une fois de plus. Ce monde semble idyllique jusqu'à ce que les traqueurs nocturnes surgissent. Ces êtres sont à la solde de Rem, un démon né des cauchemars qui recherche les âmes les plus brillantes, comme celle d'Alan justement. Pour lui échapper, le dormeur doit se réveiller...

Tom Delonge, leader du groupe Blink 182, s'associe à Ben Kull pour adapter au format comics son projet de film d'animation. Pensé dans ses moindres détails, cet univers s'avère très riche mais il y a un hic : sous ce format, les données sont délivrées en masse et rapidement, donnant alors une impression de débordement et de surenchère. L'intrigue s'emballe donc dès les premières pages, emportant le lecteur à cent à l'heure et enchainant rapidement les péripéties, sans laisser le temps de les digérer, ajoutant les nouveaux protagonistes à la file, comme une caissière pressée qui ne laisse pas le temps d'emballer les articles correctement.

Djet retrouve le thème de Croquemitaines et accorde son graphisme ultra dynamique au rythme trépidant de l'histoire, accentuant parfois trop les perspectives cependant, ce qui déforme étrangement les silhouettes. Sa tendance à multiplier les angles de vue provoque également une sensation de vertige. Néanmoins, la colorisation maitrisée génère de beaux effets de lumière et de texture, ajoutant un aspect "hight-tech" à l'ambiance onirique.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point. Certes, avec Poet Anderson, les auteurs évitent l'ennui et séduisent l'œil ainsi que l'esprit, mais à trop vouloir en mettre, l'essentiel passe à la trappe : garder le lecteur dans les clous et ne pas le perdre en route, surchargé d'informations.

Moyenne des chroniqueurs
4.0