Le parfum de Victoire Fugue à Venise

S éduisante jeune fille, Victoire n'en peut plus de vivre cloîtrée dans sa propriété avec pour seul compagnon de jeu son chat Miou. Avec Venise à deux pas, devoir à se plier à l'éducation stricte de Serena, sa préceptrice, et ne pas pouvoir découvrir ses charmes est une véritable torture pour ce garçon manqué. Lorsque la gouvernante tombe malade, sa fille, Messalina, vient la suppléer, l'adolescente est en joie. Une amie qui n'a pas froid aux yeux et avec qui elle peut enfin s'amuser, c'est une aubaine ! Et quand la nouvelle venue lui demande son aide, Victoire n'hésite pas, à ses risques et périls !

Dès les premières planches, la série estampillée jeunesse des éditions Jungle ! rappelle Princesse Sarah, production phare du catalogue Soleil. Une filiation qui transpire des cases peu avares en décors et du soin particulier apporté aux tenues de ses personnages. C'est par cette générosité que le trait d'Élisa Ferrari se rapproche de celui de Nora Moretti. Une sensation renforcée par l'utilisation de couleurs flamboyantes et saturées, pour marquer chaque séquence.

Si graphiquement ce parallèle flatteur peut-être être fait, la trame est bien différente. La mise en jambe reste assez convenue et l'abondance de texte alourdit quelque peu cette entrée en matière. Au point de laisser penser que Nathaniel Legendre (Les champions d'Albion, Sanguine) et Éric Le Pape ne savent pas trop quoi faire d'une héroïne aux premiers abords assez antipathique, engoncée dans son stéréotype d'enfant gâtée qui s'ennuie. Heureusement, la seconde partie du récit rectifie le tir ; les scénaristes trouvent le bon rythme et la bonne dose d'action. Ils s'appuient également sur des rebondissements et des retournements de situations bien placés pour accrocher le lecteur. En plus de développer judicieusement les personnages secondaires, ils parviennent même à rendre, au final, Victoire attachante et ce, malgré une conclusion un peu expédiée.

Après un début un peu mou, Le parfum de Victoire prend son envol. Peut-être pas encore pleinement convaincant mais suffisamment intéressant pour attendre la prochaine aventure.

Moyenne des chroniqueurs
5.0