Les campbell 5. Les trois malédictions

O rphelins du Turc, Campbell, désormais accompagné des fidèles du capitaine défunt, prend la route de San Brandamo. Là bas, il le sait, il croisera son frère pour un combat qui s'annonce épique. Mais grâce au souvenir de Fanny, au soutien de ses filles, Itaca, Génova, et à l'appui de ses amis, Nutella et sa tribu ; le légendaire pirate est prêt à affronter tous les dangers.

Les trois malédictions, cinquième album en quatre ans et demi, vient conclure ce qui est présenté comme le premier cycle de cette série. Après avoir donné les réponses à pas mal de questions dans, L'or de San Brandamo, le tome 4, l'heure du grand final a sonné !

Maîtrisant à la perfection la contrainte de la prépublication, l'auteur de Zorglub gère parfaitement le rythme de son épilogue. Comme depuis les débuts, il alterne les chapitres à différentes époques. Jouant ainsi sur cette multiple temporalité, il distille les révélations et place ses rebondissements avec un savoir-faire indéniable. Chaque séquence trouve un écho dans la timeline suivante alors que le choix d'associer chaque chronologie à une teinte particulière permet de guider le lecteur. De fait, en introduisant une troisième ligne temporelle, il ne perd pas en clarté et gagne même en plaisir en projetant ses personnages dans un futur où la piraterie conserve toute son importance.

Toujours ponctuée de gags, grâce notamment au duo Carapepino et Haggins, l'histoire laisse une grande place au rire ; des dialogues ciselés, des répliques bien senties, qu'elles viennent des comparses ou des fillettes, dans la lignée des modèles dont l'auteur avoue s'inspirer. Dans ce registre action-humour, les talents graphiques du dessinateur lui permettent toutes les fantaisies avec le même bonheur. La vivacité du trait, sa science du découpage et la mise en couleur dynamique de Sergio Sedyas sont autant d'atouts qui excusent le manque de détails de certaines cases. L'essentiel est ailleurs ; il tient évidemment à la résolution de la question centrale : l’inimitié des frères et les circonstances qui ont conduit Inferno au pire. Et les surprises sont de taille !

S'il est souvent aisé de « tirer sur la corde » d'une série qui rencontre son public, rater sa sortie n'est pas rare. José-Luis Munuera évite ces deux écueils avec imagination, style et panache, à l'image de la vie de ses héros. Une saga familiale d'aventures et d'humour, qui se conclut en beauté. Au point d'espérer que l'auteur offrira - plus tôt que tard - un nouveau cycle du même niveau aux pirates de tous âges.

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Moyenne des chroniqueurs
7.0