Hélène Boucher, l'étoile filante

« L'avion ne servait pas à la faire briller, c'est elle qui servait à la mise au point de l'avion »
- Propos d Antoine de Saint-Exupéry publiés le 5 décembre 1934 dans la revue Marianne -

En ce début de vingtième siècle il y a des femmes qui se révèlent être aussi capables et courageuses que les hommes, voire même davantage. Hélène Boucher, communément appelée "Leno", en est l'illustre exemple : passionnée dès son plus jeune âge par l'aviation, déterminée à faire valoir tout son talent et à briller aux yeux du monde entier, elle franchira une à une toutes les étapes pour devenir un pilote chevronné et reconnu. Cumulant les participations et les victoires dans les raids et les meetings aériens, elle battra de nombreux records avant d'être fauchée brutalement dans son ascension fulgurante. Portrait d'une légende.

Pour son nouvel album dans sa collection "Cockpit", les éditions Paquet se penchent sur le parcours atypique d'une jeune femme ambitieuse et téméraire. Au scénario, Didier Quellat-Guyot (Spyware, Monument amour), parvient à retranscrire à peu près fidèlement l'histoire d'Hélène Boucher puisque deux coquilles de taille sont recensées : l'une, d'impression sur une date charnière avec son incorporation à l'aéro-club en 1931 et non pas comme mentionné en 1831, et la seconde sur les circonstances de l'accident tragique de Jean Hubert. Née en mai 1908, à force d'entêtement et d'abnégation, mademoiselle Boucher réussit à intégrer vingt-trois ans plus tard, une grande école de pilotage située à Mont-de-Marsan, où elle s'y distingue rapidement. Remarquée pour ses prédispositions et ses capacités supérieures, elle décroche des partenariats qui lui permettront d'assouvir son rêve mais également d'en vivre. L'auteur parvient à piquer la curiosité du lecteur en l'amenant directement sur les moments clefs de l'existence de l'héroïne, tout en respectant la chronologie des événements. Dans un contexte politique respecté, les personnalités comme Mermoz ou Maryse Bastié auraient mérité une insertion digne de leurs rangs plutôt qu'une simple évocation.

Les lignes claires des personnages et de la plupart des décors rappellent celles très caractéristiques de Jacques Martin ou encore Edgar P. Jacob. Olivier Dauger (Zone rouge), dessinateur phare dans cette série sur les grands aviateurs, offre un graphique très vintage qui permet à son lectorat de s'imprégner de cette époque et de rentrer au mieux dans ce récit complet. Les voitures, costumes, et surtout les "coucous" présentés, tels que les modèles Moth ou Avro à moteur cirrus, sont en revanche très réalistes et suffisamment précis pour satisfaire et ravir les amateurs de vieux zincs.

Passager privilégié du Caudron-Renaullt, le vol en compagnie de l'étoile filante demeure plaisant et instructif. Il donnera par-dessus tout l'occasion de découvrir une véritable pionnière de l'aéronautique.

Moyenne des chroniqueurs
6.0