L'Île aux diables 1. Alban

Q ue l'on soit fils de bonne famille ou orphelin sans le sous, prendre le large à la recherche d'un trésor fait toujours rêver. Et c'est exactement ce que Alban et Joao vont pourvoir faire en embarquant à bord du Madagar. Direction l'île aux Diables !

Habitués des récits jeunesse, Raphaël Drommelschlager (La craie des étoiles) et Gregory Saint-Félix (L'école Crinoline, Les fourberies de Scapin) proposent de prendre la mer pour jouer aux pirates. Au menu, chasse au trésor, fantômes, malédiction, abordage et secret de famille. Cela vous rappelle une création Disney ? C'est normal et assumé (voire revendiqué par l'éditeur), mais la comparaison s'arrête à ces thèmes. En effet, la trame est certes entraînante et pleine d'action, mais d'une part les antagonistes se montrent trop caricaturaux et d'autre part les enchaînements comme les dialogues s'avèrent peu fluides. Un côté un peu trop forcé pour convaincre à coup sûr les lecteurs les plus chevronnés, même si Alban et Joao, les héros, se révèlent rapidement attachants. Ce sentiment est accentué par le trait de Gregory Saint-Felix ; (ab)usant de bouches ouvertes et de grands yeux expressifs, il appuie cette impression de surjouer les effets. Comme si le style avait été simplifié pour répondre aux canons d'un genre supposé plaire au lectorat le plus jeune. Pourtant, la variété du découpage et le dynamisme du dessin permettent d'imprimer un rythme prenant. Avec l'humour amené par les personnages secondaires, les rebondissements (notamment celui du final) bien dosés ainsi que les ambiances marquées par une colorisation judicieuse, il s'en faut de peu pour se laisser absorber par cette aventure.

Au final, une lecture est un peu trop hachée pour que ce premier tome de L'île aux diables tienne toutes ses promesses. Avec les points positifs entrevus et un peu plus de fluidité, les auteurs ont toutes les cartes en mains pour proposer une deuxième album surprenant. À suivre...

Moyenne des chroniqueurs
5.0