Batman - The Dark Prince Charming 2. The Dark Prince Charming 2/2

Éternel romantique, le Joker souhaite offrir un bijou hors de prix à Harley Quinn. Il sollicite la collaboration de Bruce Wayne en mettant un peu de pression : ou bien il lui achète le collier évalué à 50 millions ou bien le psychopathe tuera une fillette présumée être le fruit d’une rencontre du richissime play-boy avec une serveuse. Et c’est sans compter sur la plus féline des criminelles qui brouille les cartes en convoitant le même caillou. Mais cette petite est-elle vraiment celle du richissime fêtard ? Si les tests ADN disent que oui, le doute subsiste cependant. Son héritière ou pas, le chevalier noir est déterminé à la sauver.

Le récit est joliment mené et les rebondissements se succèdent. Bref, cet album se lit tout seul. Mais au final, les 150 pages composant le diptyque tournent un peu à vide. Marini demeure un vrai professionnel, il connaît les mécanismes et il sait raconter une histoire, il y a cependant quelque chose de convenu dans l’adversité opposant Batman et le bandit au sourire terrifiant, de même que dans la relation trouble que le héros entretient avec Catwoman. La rivalité entre l’otage et la femme-enfant n’est pas inintéressante. La gamine a du caractère, elle tient tête à son ravisseur qui semble admirer son entêtement. Il y a dans cela quelque chose ressemblant à une mise en danger pour celle qui a gagné le cœur du vilain en jouant à la potiche.

Si le scénario laisse sur sa faim, le dessin se révèle exceptionnel. Les planches sont savamment découpées, les cases s’empilent et se bousculent, les changements de point de vue se multiplient, les scènes d’action sont spectaculaires et les gros plans saisissants. Les décors de bas-fonds, teintés de gothisme et nappés de couleurs foncées (souvent dans des teintes de marron), accentuent la noirceur d’une fable déjà dramatique. La distribution est également impeccable. L’homme en noir dégage sa légendaire assurance, le clown se montre plus fou que jamais, la muse du sociopathe endosse bien ses habits enfantins et la femme-chat porte admirablement le cuir.

L’auteur des Aigles de Rome ne réinvente pas les aventures de super-héros, mais il s’en approprie tous les codes pour proposer aux amateurs un agréable moment. Cela dit, le lecteur aurait apprécié que l’artiste injecte un peu de plus d’esprit franco-belge dans cette entreprise.

Moyenne des chroniqueurs
7.0