Les maîtres Inquisiteurs 9. Bakael

Q uel changement d'atmosphère ! Après une mission musclée en Ardaigne, région peuplée de «Longues-jambes» qui n'apprécient guère les autres races, le nain Bakael se rend avec son binôme Tanaween sur les terres de son enfance. Des mineurs disparus sont retrouvés dans un état effroyable, en partie dévorés. Quelle monstre est à l'origine de ces carnages étrangement ciblés ? Une investigation douloureuse s'annonce pour le maître inquisiteur qui sent de vieilles cicatrices se rouvrir et saigner à nouveau.

Dans cette histoire, Jean-Luc Istin donne vie à un des couples le plus attachant depuis le début de la série. Leur complicité fusionnelle permet le développement d'une dimension tragique qui touche au cœur. Bakael possède une humanité et une douleur sincère qui enrichissent le contexte de l'enquête. Le scénariste combine donc un lourd secret familial à un génocide inexplicable qui recèle une dimension bien plus grande que suspectée. La révélation finale, dévoilée après un suspense subtilement entretenu, amorce un lien vers la conclusion du cycle.

Réduction de proportions pour Vladimir Krstic Laci qui passe de Sherlock Holmes, un échalas, à un héros de taille plus modeste. Aucun problème pour l'artiste qui offre des illustrations exemptes de défauts, détaillées et avec des arrière-plans finement travaillés. Sa représentation du petit peuple s'avère respectueuse, n'accentuant pas comme souvent, les difformités corporelles. Ses décors orientaux, ses vallées rocheuses et ses souterrains séduisent naturellement, se succédant dans des plans étudiés pour optimiser la fluidité et le plaisir de lecture.

Décidément, chaque aventure des Maîtres inquisiteurs présente de grandes qualités et, tout en maintenant une homogénéité de fond et de forme, parvient à surprendre agréablement.
chronique du tome précédent

Moyenne des chroniqueurs
7.0