Michel (Le Gouëfflec/Grossetête) 1. French lover

A vec les filles, il a un succès fou. Sauf que la réussite rend vraiment con. Michel était banal, insipide et
naturellement repoussant. Puis, du jour au lendemain, la gente féminine fond sur lui comme les mouches sur un pot de miel et il multiplie les conquêtes sans avoir à battre des cils. Pourquoi, comment, il cesse rapidement de se poser la question et se lâche, se rengorgeant de ce palmarès grisant. Mais devoir satisfaire toutes ces demandes l'épuise, le lasse et lui fait peur car les foudres des maris se déchainent et d'étranges individus veulent sa peau. Le revers de ce super pouvoir lui fait ainsi regretter son état antérieur. Qui pourra l'aider ?

Sous un voile d'humour et de légèreté, Arnaud le Gouëfflec ( Mondo reverso , La carte du ciel , Soucoupes ) aborde une réflexion pertinente autour du sexe, sa valeur et ses conséquences : qu'est-ce qu'un homme, un vrai ? Si l'amour physique se pratique comme un marathon, quelle est la récompense au final ? Un don de soi, une arme, un défoulement ou une bagatelle, il convient de se le demander. Le machisme n'est pas loin cependant, il ne sert qu'à illustrer le propos car le salut viendra d'un petit bout de femme très perspicace. La touche fantastique qui assoit le postulat passe comme une lettre à la Poste et n'empêche en aucun cas de croire en l'universalité du problème.

Yannick Grossetête (90 minutes) utilise l'outil informatique pour proposer un dessin moderne caricatural très agréable, dans la veine de Zombillénium. Les postures et les grands yeux en disent autant que les dialogues incisifs et croustillants.

Michel french lover, ou l'attraction désastre. Dans cette comédie douce-amère plus sérieuse qu'il y paraît, la sexualité est loin de tirer à blanc et peut nuire gravement à la santé.

Moyenne des chroniqueurs
6.5