Éternel hiver

L e froid n'est pas le pire des maux de cette saison blanche. Le comte Albert réchappe de justesse à une embuscade dans quelques montagnes escarpées ibériques. Encore sous le choc de la vision de son compagnon dévoré par une créature avide de son sang , il se confie à un prêtre et lui montre le médaillon perdu par l'homme sanguinaire. Le symbole qui orne le bijou n'est autre que celui des serviteurs de la nuit, une secte d'hérétiques venant au secours des plus démunis. Quel est le lien entre les adeptes et les démons sortis de leur légende ? Jusqu'où le comte ira t-il pour sauver sa famille ?

Cet Éternel hiver affiche un contenu sombre à l'ambiance désespérée. David Muñoz revient sur un thème qu'il a illustré dans ses deux séries précédentes ( La terre des vampires, Le manoir des murmures), les vampires et les met en scène dans une Espagne médiévale empreinte de religion. Le lecteur plonge en plein dans le genre gothique, avec une dimension romantique et dramatique poignante qui aurait gagné à être développée. Cependant, étant issu de la collection «Flesh and bones», la priorité est accordée au gore. Le rythme bien géré propose une alternance des points de vue et quelques flash-back approfondissent la personnalité des personnages stéréotypés, ce qui ne les empêche pas d'être intéressants.

Le style de Rafael Vargas manque un peu d'assurance : si les compositions sont pertinentes et les protagoniste expressifs et détaillés, il persiste des défauts de proportion et de perspectives décevantes car le potentiel et la motivation sont bien présentes. Loin d'anémier le récit par l'absence de couleurs, le choix du noir et blanc évite la saturation d'hémoglobine, élément récurrent dans les planches de l'ouvrage.

En assumant parfaitement son statut de «série B», ce one-shot sort son épingle du jeu par le choix original de l'époque et une certaine émotion qui enrichit le fond basique horrifique.

Moyenne des chroniqueurs
5.0