Il faut flinguer Ramirez 1. Acte 1

J acques Ramirez est l’exemple parfait de l’intégration des personnes handicapées dans le milieu professionnel. Le fait d’être muet ne l’a pas empêché de devenir le meilleur technicien chez Robotop, le leader de l’aspiration des poussières. Ponctuel, efficace et aimable, son nom a même été avancé pour recevoir le titre d’employé de l’année (chut, ce n’est encore qu’une rumeur). Par contre, le cartel mexicain de la drogue l’a dans le collimateur et un contrat court sur sa tête.

Entre exploitation et parodie, Il faut flinguer Ramirez ne fait pas dans le détail et distribue sans discuter pruneaux et mandales à qui mieux-mieux. Nicolas Petrimaux rend hommage aux films d’action des années quatre-vingts à la manière de Quentin Tarantino : récit choral à la distribution délirante, violence grand-guignolesque et humour saignant sont au rendez-vous. Bourrée de clins d’œil à tous les étages, l’intrigue n’est qu’un long prétexte pour aligner scènes extrêmes et one liners cinglants. Heureusement, ce qui pourrait se résumer à un petit jeu réservé aux connaisseurs reste très accessible pour tout-un-chacun. Le rythme va à cent à l’heure et le roulement entre les différentes lignes narratives se fait tout naturellement. De plus, le casting se montre solide : des grandes gueules stéréotypées, mais avec juste ce qu’il faut de personnalités pour les rendre attachants. Le discret héros en premier lieu, mais aussi les rôles secondaires comme le duo composé de Dakota Smith et Chelsea Tyler, les deux stars en cavale, sans oublier la généreuse brochette d'hommes de main patibulaires. Toute ce petit monde s'agite et se flingue avec application et générosité pour le plus grand plaisir du lecteur.

L’emballage graphique se devait d’être à l’unisson de cette atmosphère. Sur ce point, pas de regret non plus, Petrimaux réalise un sans-faute avec une reconstitution impeccable des USA made in Hollywood. La documentation n’a pas été difficile à rassembler et sa digestion n'a visiblement pas non plus posé de problème. Les rues, les bagnoles et le design général sont en place, fausses publicités vintages comprises. Le savant découpage totalement ouvert fait le reste. Résultat, impossible de reposer l’album avant la dernière page (maudit soit le cliffhanger final !).

Lecture pop-corn assumée et revendiquée, Il faut flinguer Ramirez rassemble tous les éléments pour passer un excellent moment bien calé dans son fauteuil favori avec une bière fraîche à portée de main.