Le sentier de la Guerre 1. Fort Buford

J uillet 1868. Lasse de peindre les mêmes scènes d'un quotidien morose, Diane Myers rêve d'horizons lointains et de paysages sublimes pour son pinceau. Convaincue que la guerre qui décime les tribus indiennes dans les grandes plaines de l'ouest Américain pourrait être son support idéal, elle se rend, contre l'avis des siens, au plus près des hostilités. Mais la jeune et jolie artiste pourrait bien malgré elle venir perturber le cours de l'Histoire.

Après «les pirates de Barataria» et plus récemment «l'Art du crime», Marc Bourgne signe vingt ans après l'avoir imaginé un western épique et tragique. Dosant habilement évènements historiques, personnages réels et imaginaires, l'auteur installe son héroïne fictive aux côtés de sommités qui ont écrit et marqué l'histoire des États-Unis, tels que Sitting Bull et Buffalo Bill. Toujours très inspiré, il poursuit avec l'efficacité d'une nouvelle flèche faisant mouche : immédiatement touché par un script inédit, le lecteur risque d'être convaincu. Bien documenté, Le sentier de la guerre fait aussi référence au traité de Fort Laramie et au soulèvement des Hunkpapas, retraçant fidèlement la révolte des chefs Sioux dans la défense de leurs territoires sacrés et la protection des peuplades.

De visages (trop) pâles et dénaturés, il en est question dans le dessin de Didier Pagot (Le chineur, Pandora box) lesquels manquent férocement de netteté et de justesse sur les gros plans. Beaucoup plus à son aise pour les personnages en mouvements, - chevaux, diligences, baraquements et costumes d'époque - le coquin s'est fait plaisir – et pas seulement à lui - sur deux planches de scènes torrides et sur une troisième de squaws dénudées. Plaisant dans son ensemble, le graphisme est correctement mis en couleurs par Zuzanna Zielinska croisée auparavant sur Les Maîtres saintiers.

A l'ouest il y a donc du nouveau ! Sur un rythme soutenu et qui ne souffre d'aucun répit, Le Sentier de la guerre se goûte d'abord sans faim puis se dévore tout cru comme le cœur encore chaud et palpitant du bison fraîchement abattu.

Moyenne des chroniqueurs
7.0