Quand le manga réinvente les grands classiques de la peinture

L e 9e Art se frotte à ses ainés et s’essaye à des comparaisons osées. Après l’épopée de Fluide Glacial au Louvre, voici qu’un florilège de mangakas revisite les grands standards de la Peinture…

Alors que Fluide Glacial au Louvre était une œuvre chorale, une anthologie de digressions dessinées faisant suite à une visite des plus improbables dans le sanctuaire des musées hexagonaux, Quand le manga réinvente les grands classiques de la peinture s’aventure sur un tout autre registre et fait dans la collection, celle d’une quarantaine de réinterprétations - à la mode nippone - de quelques-unes des œuvres des plus illustres artistes du troisième des Arts majeurs. Après un court historique sur les principaux courants artistiques, l’album se structure en deux parties où sont présentés l’original et sa copie, accompagnés un petit texte de mise en contexte. Pour conclure, chaque mangakas livre un bref commentaire sur la manière dont il a abordé sa commande.

Le moins qui puisse être constaté concerne l’uniformité du travail proposé. La laitière de Vermeer avec des gros seins et de grands yeux bleus façon candide ingénue ou des collégiennes courtement vêtues pour rendre hommage au Printemps de Botticelli n’apportent vraiment rien et nombreux sont ceux qui agissent de la sorte. Mais, parfois, une heureuse surprise ! Un mangaka ose s’approprier le modèle et s’en inspire pour proposer autre chose. Ainsi en est-il de La Liberté guidant le peuple par Akabane, Les demoiselles d’Avignon par Horumarin ou bien encore Le déjeuner sur l’herbe par Sakamoto Rokutaku…

Trop rares sont les illustrations en rupture avec leur source d’inspiration pour que l’exercice soit enrichissant. Reste une compilation de jolis dessins… à l’intérêt tout relatif !

Moyenne des chroniqueurs
5.0