Fédération (Ange/Janolle) 1. Le Test

« - Nous sommes là, et vous êtes là. Et tout le monde essaye de faire de son mieux.»
En 2029 une fédération intergalactique forte de trois espèces s'est partiellement implantée à New York. Alors qu'une décennie s'est écoulée et que l'humanité a échoué à un test d'intégration proposé par l'occupant, John Lennon, un de leurs congénères est retrouvé mort, défenestré d'un gratte-ciel. Alex Green, jeune inspecteur, est diligenté sur les lieux pour enquêter et résoudre au plus vite cette affaire pour le moins encombrante.
« - Ma première enquête....et le mort est un putain d'extraterrestre»

Après la geste des chevaliers dragons, Le collège invisible et Nemesis l'inséparable et chevronné tandem Ange (contraction d'Anne et Gerard) se lance dans un nouveau challenge à travers l'adaptation du roman de G. Elton Ranne intitulé La mâchoire du dragon publié en 1996. Le cadre et le contexte se révèlent extrêmement bien structurés pour introduire les peuples présentés. Cohésion des différents tissus sociaux, ambassades diplomatiques, boutiques d'importations, relations pacifistes mais précaires et parfaite intégration de "l'étranger" au sein de cette société cosmopolite et futuriste, ce premier tome pose les bonnes fondations d'une histoire dense et riche. Même si quelques approfondissements auraient été judicieux, tout est décrit avec justesse y compris une planète terre considérée par leurs hôtes comme pays tiers-mondiste.

Après Babel, )Alain Janolle au dessin récidive en compagnie des mêmes auteurs et sur un sujet quasi similaire. Intentionnels ou pas, quelques clins d’œil sautent aux yeux : l'apparence du personnage central avec son imperméable, sa chemise blanche et sa cravate noire rappelle celle de Columbo. Itou pour ce qui est d'une des races interstellaire, les «shivas», lesquels se rapprochent physiquement de l'illustre "E.T". Les regrets arrivent des couleurs chaudes trop prononcées, d'une police de caractères insolite et de taille inappropriée pour certaines visions.

La force de ce récit avant-gardiste, au premier abord un tantinet complexe mais paradoxalement très abordable, réside dans le fait qu'il demeure «potentiellement» envisageable. Le lecteur se projetera d'autant plus aisément et avec plaisir dans cette fiction bien conçue.

Moyenne des chroniqueurs
7.0