Le chantier (Fabre/Grolleau) Le chantier

F lora est une toute jeune architecte. À l’emploi d’un prestigieux bureau à Barcelone, elle obtient un premier projet : une villa de prestige. Entre un patron hyperactif, une cliente qui change d’idée toute les cinq minutes, un maçon alcoolo, un excavateur grognon et un plombier bavard, elle ne sait où donner de la tête. Les choses vont vite, mais la dame a du cran et ce sera une réussite. Au final, elle réalise que pour pratiquer son métier, il faut aimer les bâtiments, mais encore plus, il faut aimer les gens.

En introduction, le scénariste Fabien Grolleau explique qu’il a une formation en architecture. Cet homme apprécie et comprend les maisons et ça se sent. Son livre étant découpé en segments illustrant chacune des principales étapes de la construction, le lecteur pourrait craindre une certaine lourdeur. En fait, c’est tout à fait l’inverse. Le scénario s’avère léger comme une soirée sur la Rambla. Dans son univers il ne pleut pas, on ne se fâche jamais vraiment et certainement pas pour longtemps. Tous les problèmes se révèlent minuscules et les solutions faciles.

Le dessin caricatural de Clément C. Fabre est à l’avenant. Son trait, fluide, tout en rondeur et en mouvement, épouse parfaitement le ton adopté par l’auteur. Les illustrations demeurent généralement schématique, tant pour les personnages que pour les décors, à l’exception des habitats qui bénéficient d’un traitement davantage précis et réaliste.

Bien que la lecture soit agréable, la linéarité du propos confine au manque de substance, tout est trop beau, lisse et gentil. Le conflit, moteur essentiel à tout récit, manque de mordant

Moyenne des chroniqueurs
6.0