Giant Days 3. Tome 3

U n trio d'étudiantes anglaises se voient amenées à cohabiter pendant leur scolarité. Radicalement différentes, mais formidablement complémentaires, les nouvelles amies vont apprendre à vivre ensemble, concilier leur vie sentimentale et les contraintes, gérer les hauts et les bas ; le tout dans un joyeux bazar.

Giant Days est apparu sur la toile en 2011. Dérivé des autres créations de John Allison, Bobbins et Scary Go Round (Esther est d'ailleurs issue de cette dernière) c'est en 2015 que Boom! Studios se décide à l'éditer. En France, c'est Akileos qui s'est intéressé à ce projet en proposant le premier album en juin 2017 au prix attractif de 10€.

Découpé en quatre chapitres de vingt-deux pages, chaque tome raconte l'histoire d'Esther (la séduisante gothique), Susan (l'étudiante en médecine pragmatique) et Daisy (la naïve au grand cœur) depuis leur arrivée à la fac. Entre les préoccupations divergentes, les personnalités et goûts opposés, les situations cocasses ne manquent pas. Mais le véritable atout de la série réside incontestablement dans son ton ; grinçant, sans fard et surtout terriblement actuel, il habille les saynètes de la vie de tous les jours d'une verve comique. Pas toujours réalistes, voire complètement ahurissantes, les séquences se succèdent malgré tout avec bonheur et aisance. Le lecteur s'immerge dans le quotidien des héroïnes qu'il a l'impression de connaître tant elles rappellent une parente, une copine ou le vécu et que les sentiments sonnent justes. Le scénariste ne restreint pas sa petite bande aux trois jeunes femmes, en proposant des garçons, Ed et McGraw, tout aussi savoureux.

Max Sarin a remplacé Lissa Treiman au milieu du deuxième tome (à partir de l'épisode 7 pour être précis). Si son trait est plus cartoon, il n'en demeure pas moins vif et efficace. Sur des planches de cinq ou six cases en général, aux décors souvent sommaires, elle joue sur les poses et les expressions, quitte à abuser par moments de mimiques kawaï (les yeux de chat « trop mignoooons »...). Tantôt à la limite de la caricature, tantôt réaliste, son dessin est à l'image des héroïnes, changeant mais toujours plein d'énergie. Cette pêche et ce dynamisme sont accentués par les plats de couleurs vives utilisés par Whitney Cogar qui habillent les personnages comme les arrière-plans avec la même à-propos.

Fraîche, déjantée, bourrée d'humour et moderne, Giant Days est un peu tout cela à la fois. Le genre de rendez-vous auquel il est aisé de devenir accro au point d'attendre le prochain numéro avec une impatience certaine !

Moyenne des chroniqueurs
6.0