La valise (Ranville/Schmitt Giordano) La Valise

L e temps est un bien des plus rares que nul ne peut accumuler ni retenir, mais en cette époque de terreur où le Dux et ses Ombres règnent sans partage sur la Cité aux portes désormais closes, Cléophée en fait le commerce. Sept années ! Tel est le prix pour franchir le mur…

La Valise est un récit multiple. Conte fantastique sur l’éternelle jeunesse qui se nourrit des jours prélevés sans état d’âme sur des victimes acculées, allégorie sur la perversion du pouvoir et l’ambivalence du Bien et du Mal, Diane Ranville n’a pas opté pour la facilité ! Quoi qu’il en soit, le scénario de la co-fondatrice du collectif Blend Awake est solide et les références historiques autant que cinématographiques ne viennent pas surcharger son script, mais l’inscrire dans la lignée de ces récits qui interpellent aussi bien qu’ils divertissent. Graphiquement et visuellement, le travail de Gabriel Amalric et Morgane Schmitt Giordano est bluffant de maîtrise et puise sa force dans une mise en couleurs qui structure - avec une belle efficacité - la dramaturgie de planches tour à tour sombres ou lumineuses.

Assumant sa filiation au monde de l’animation et sachant parfaitement la retranscrire selon les canons du 9e Art, La Valise se révèle être, à l’image de Cléophée, un album surprenant, esthétique et envoûtant.

Moyenne des chroniqueurs
7.5