Le réseau Papillon 1. Aux arts, citoyens !

G aston (nom de code : Chef), Élise (Princesse), Edmond (Doc) et François (Bouboule) sont d’inséparables copains. Pendant l’été 1940, ils jouent aux résistants à partir de leur base, une cabane dans les arbres. Mais lorsque le meneur de la bande et la fillette surprennent une conversation et apprennent que des tableaux pillés par l’envahisseur vont transiter par leur village, ils ne peuvent pas demeurer les bras croisés.

Frank Dumanche, qui signe son premier scénario, a recours à une recette éprouvée : un mélange d’amitié, de courage et de loyauté. On aurait intégré un chien que l’anecdote s’inscrirait sans trop de mal dans la saga du Club des cinq. Les personnages sont attachants ; chacun a ses forces et ses faiblesses et les jeunes bédéphiles ne manqueront pas de s’identifier à l’un ou à l’autre. L’histoire est pour sa part bien menée et son cadre historique est solide. Le lecteur adulte trouvera tout de même que l’intrigue est un peu courte et que certains schémas sont redondants : les petits espionnent, font du bruit, les militaires s’en inquiètent, jettent un rapide coup d’œil et passent à autre chose.

Surtout connu pour ses récits d’aventures (Amerikka, Bonecreek, Le sixième soleil), Nicolas Otéro a du métier. Son dessin semi-réaliste est vivant, ses cadrages variés, fréquemment en gros plan, souvent à hauteur d’enfant. Il sait par ailleurs composer des planches où cohabitent des vignettes de tous les formats qui dynamisent l’ensemble. Enfin, les couleurs, généralement feutrées, signées Vérane Otéro, rajoutent un agréable charme vieillot à l’entreprise.

L’ouvrage a du reste un petit côté didactique et se donne des airs de La résistance expliquée aux enfants. Un dossier de trois pages complète d’ailleurs le livre et situe les principaux acteurs du trafic d’œuvres d’art pendant le troisième Reich.

Cet album marque le début de la série Le réseau Papillon. Reste à voir si, soixante-dix ans après la Deuxième Guerre, ce propos intéressera durablement les jeunes vivant dans une Europe unifiée.

Moyenne des chroniqueurs
6.0