L'iliade (Taranzano/Bruneau) 2. La Guerre des Dieux

L a guerre s’éternise depuis dix longues années. Les deux parties conviennent de remettre leur sort entre les mains de leurs champions, Ajax et Hector. Hélas, les deux héros se neutralisent, plaçant les deux camps dans un status quo désespérant. Pour Agamemnon, il faut absolument qu’Achille revienne sur sa décision de ne plus prendre part au conflit. Touché dans sa fierté, ce dernier refuse la généreuse proposition du roi de Mycènes. Pourtant, la situation va connaître des bouleversements, les Dieux ayant décidé de soutenir leurs protégés respectifs.

Dans la deuxième partie de ce triptyque, les auteurs prennent le temps de développer ce qui va devenir le point de basculement du siège de Troie. Les forces grecques, privées de leur meilleur guerrier et meneur d’hommes, risquent d’être repoussées par les Troyens. Mais derrière les joutes des mortels, se cachent celles des immortels,ce qui rend le récit d'autant plus intéressant. L’ennui, c’est qu’en s’éloignant de la vie des belligérants, le lecteur se trouve mis en retrait. Faute d’empathie, il devient un simple observateur de ces querelles et de la partie d’échec qui se joue au détriment des humains. Ce problème aurait pu être contourné grâce à un dessin sortant d’un classicisme neutre et passe-partout. Ce n’est malheureusement pas le cas. Les planches de Pierre Taranzano racontent mais n’incarnent pas. Les déesses se ressemblent toutes, trop de silhouettes paraissent approximatives, les expressions manquent de finesse et les combats de puissance.

Malgré l’intérêt de la découverte du texte originel, le déficit de flamboyance laisse à penser qu’un élément essentiel a été oublié : la capacité à faire vibrer.

Moyenne des chroniqueurs
5.0