Mickey et Cie (collection Disney / Glénat) Mickey Maltese - La ballade de…

« C’est moi, l’océan ! On m’appelle Pacifique depuis bien longtemps… Pourtant, je suis loin d’être toujours très pacifique ! Je viens de me fâcher, mais maintenant je suis plus calme… Regardez, une de ces coquilles de noix est encore debout ! Aujourd’hui, pour son équipage, c’est Dingowean, « Le jour des surprises » ! »

Pour marquer le cinquantième anniversaire de la création de Corto Maltese, Bruno Enna, Giorgio Cavazzano et Alessandro Zemolin ont imaginé, sous l’égide de Disney Italie, une relecture façon Mickey Mouse de la première aventure du Maltais : La ballade de la souris salée. Si le ton de l’histoire a été adapté pour être accessible aux plus jeunes, l’esprit romantique et le continuel appel vers le large de Hugo Pratt n’a étrangement que très peu souffert de ce traitement éminemment cartoonesque.

Entreprise ambitieuse sur le papier, les auteurs n’ont pas eu peur de s’attaquer à un des albums les plus copieux de la série. Globalement, l'action est restée inchangée et, malgré les nombreuses simplifications, très agréable à parcourir. Le scénariste n’a eu qu’à suivre le fil original du récit, son action se limitant à arrondir les angles et à insuffler ici et là un peu de magie disneyenne. De plus, l’importante distribution lui a facilement permis de placer une bonne partie des compagnons habituels de la souris aux grandes oreilles. Ainsi, Minnie, ou plutôt Mindora Gruyerenore, prend logiquement le rôle de Pandora Groovesnore, tandis que Dingo devient Taradingo (Tarao) pour l’occasion, heureusement sans perdre son sens de l’humour.

Pour les dessins, les habitués du Journal de Mickey ne seront pas désarçonnés tant les canons ont été respectés. Si le héros a troqué sa culotte rouge contre une redingote et une casquette, il est immédiatement reconnaissable. Évidemment, cette approche graphique très typée nuit passablement à l’ambiance mystérieuse et délétère de l’île d’Escondida (même si le côté sombre du Moine s’avère particulièrement réussit).

Plus proche d’un fan art respectueux que de la parodie, cette Ballade de la souris salée fait le pont entre deux univers diamétralement opposés. Le résultat prouve qu’une telle rencontre est possible. En revanche, pas certain que cela apporte quoi que ce soit à ces deux pans majeurs du Neuvième Art.

Moyenne des chroniqueurs
5.0