Black Magick 1. Réveil

R owan Black est policière, mais aussi bien plus : c’est une sorcière. Alors qu’elle est interrompue en plein sabbat de Mabon, elle ne sait pas qu’elle va se retrouver sur une affaire qui va bouleverser son existence. Un homme vient de réaliser une prise d’otage dans le seul but de l’attirer à lui. Il connaît sa véritable nature et son vrai nom : il veut la détruire.

Cette nouvelle série de Greg Rucka a pour cadre le monde de la sorcellerie. Si ce mot, en français, a une connotation négative, il faut bien rappeler qu’elle est intrinsèquement neutre puisqu’il s’agit d’utiliser des énergies naturelles pour lancer des sorts. Seule l’intention de l’invocateur la rendra blanche ou noire. Si leur connaissance n’est pas indispensable pour entrer dans l’aventure, les références ésotériques sont nombreuses, et les auteurs ont réalisé d’importantes recherches : le courant Wicca, les rituels (Mabon, le cercle magique, l’autel), les runes tatouées sur Rowan et celles figurant sur des objets ou encore l’allusion à la main de gloire.

Une fois encore, le scénariste américain s’appuie sur un personnage féminin fort. À l’image de son travail sur Lazarus ou sur Wonder Woman, il évite de tomber dans les clichés et il se donne le temps de façonner son héroïne, d’installer le contexte et de poser son intrigue. Sur ce dernier plan, il faudra être patient car il est bien difficile de savoir dans quoi le lecteur va être embarqué. Les informations tombent au compte-gouttes et servent surtout à ouvrir le champ à de nouveaux questionnements. Quant à Rowan, elle n’apparaît pas comme éminemment sympathique ; toutefois, sa personnalité et la part de mystère qui l’entoure la rendent marquante.

Le faux rythme qui imprègne ce premier tome, et qui n’empêche pas les montées d’adrénaline, est en tout cas très bien géré et permet de se couler dans l’histoire facilement. C’est d’autant plus vrai que la dessinatrice australienne, Nicola Scott, réalise une superbe prestation. Son trait réaliste est attrayant et efficace tant au niveau des protagonistes (visages et expressions) que des décors. Son découpage et ses cadrages soulignent parfaitement le tempo des différences séquences. Enfin, la colorisation en dégradé de gris – la couleur n’apparaissant que lorsque la magie est à l’œuvre – confère une atmosphère qui magnifie le tout.

Voici les cinq premiers chapitres d’une série annoncée par Greg Rucka en trois parties de dix/onze numéros chacune. Le moins que l’on puisse dire c’est que le lancement est réussi.

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Moyenne des chroniqueurs
7.3