Sauvage (Meynet) 3. La Youle

L e mariage du tout nouveau Maréchal Bazaine est sur le point d’être prononcé dans la cathédrale de Mexico. Conviés à la noce, Félix Sauvage et ces compagnons de circonstance comptent bien profiter du moment pour arriver à leurs fins : la vengeance, le pouvoir ou l’avidité suivant le cas. Mais une invitée de dernière minute pourrait bien redistribuer les cartes…

Vraie-fausse conclusion de Sauvage (un quatrième tome est d’ores et déjà annoncé), La Youle permet à Yann de répondre à quelques interrogations tout en ouvrant de nouvelles pistes à sa saga mexicaine de carnaval. Sans trop se poser de question, le scénariste se contente d’aligner moments forts et scènes d’action dans un environnement exotique. Les personnages vont et viennent, s’insurgent et massacrent en attendant quelques révélations plus ou moins fumeuses sensées faire tenir la baraque. Entre vague histoire d’honneur familial et complot politique de haute volée, le scénario ne s’encombre d’aucune forme de vraisemblance. Facilité ? Manque d’inspiration ? L’album tient plus du mauvais roman de cape et d’épée que d’autre chose tant l’auteur s’appuie sur des clichés éculés pour nourrir sa faconde. La situation en est d’autant plus regrettable au vu de la richesse du cadre général.

Reste les dessins. Félix Meynet se fait visiblement plaisir en dépeignant ces tribulations (et d’innombrables décolletés féminins). Les décors, la lumière, les costumes sont étincelants et la mise en scène maîtrisée. À défaut de captiver, le résultat est beau. C’est déjà ça diront les optimistes.

Coups de théâtre, portes qui claquent, cavalcades, traîtrises et jolies filles, Sauvage joue la surenchère narrative continuelle au prix de la cohérence et, malheureusement, de son intérêt.

Moyenne des chroniqueurs
5.0