Miss Marple 1. Un cadavre dans la bibliothèque

I l est des façons plus agréables d'être réveillé : que se passe-t-il encore ? Cette sotte de bonne à tout faire s'affole encore pour pas grand chose, quoique... Oh my God ! Un cadavre dans la bibliothèque ! Le corps d'une inconnue est retrouvé sur le tapis des Bantry. Cela fait désordre dans la belle demeure, car cette personne semble de mœurs légères ; en même temps, cela crée un peu d'animation. Le commissaire Melchett et l'inspecteur Flem sont chargés d'élucider l'affaire, deux cerveaux valent mieux qu'un. Cependant, une petite dame grisonnante pourrait à elle seule leur donner une leçon. Entrez donc, Miss Marple !

Après Hercule Poirot et Les Beresford, un troisième personnage célèbre d'Agatha Chritie entre ici en scène, Miss Marple. Pour sa première bande dessinée, Dominique Ziegler fait preuve d'originalité en transposant l'intrigue dans les sixties (le roman date de 1941). Cette entorse au récit originel (la seule) injecte une bonne dose de peps. Le scénariste gère habilement l'évolution de la menue lady qui reste discrète mais gagne en présence au fur et à mesure de l'histoire. Les quelques contre-pieds bien sentis à ses détracteurs qui la traitent avec condescendance et les clichés de la haute bourgeoisie hautaine sont propices aux dialogues cocasses et caustiques. Ah cette jeunesse décadente ! Ah ces pauvres ! Au final, l'enquête s'avère convenue mais riche en rebondissements et retournements de situation. Le second degré, très présent, minimise l'impact du crime qui, il faut l'avouer, s'avère violent : shocking !

Habitué des engins à moteur, Olivier Dauger (Ciel de guerre, Ciel en ruine) se fait plaisir et gratifie le lecteur de Bentley, Jaguar et autre Mini Cooper. D'autres références (musique, cinéma, mode...) campent sans équivoque l'époque et accorde un réelle identité visuelle à chaque planche. Dans la mise en page ultra-classique en gaufriers, la ligne claire s'intègre parfaitement. Un trait fin et détaillé, un peu de rigidité dans les postures, des décors géométriques et des couleurs en aplats : le style franco-belge dans sa parfaite représentation.

Dernière sortie chez Paquet d'un trio d'albumd adaptés d'Agatha Christie, Un cadavre dans la bibliothèque se révèle l'adaptation la plus conventionnelle sur la forme et le fond, mais les fans de la romancière ne bouderont pas leur plaisir de pouvoir se replonger dans ce classique.

Moyenne des chroniqueurs
6.0