Hercule Poirot 1. Le crime de l'Orient Express

P as de repos pour le guerrier ! Alors qu'il pensait s'accorder un peu de répit à Istanbul après une enquête éprouvante en Syrie, le détective Hercule Poirot se voit proposer une nouvelle affaire à Londres. Faisant jouer ses connaissances, il obtient in extremis une place à bord de l'Orient-Express. Mais, en cet hiver 1934, la neige yougoslave particulièrement virulente et abondante provoque le blocage du train. Au petit matin, un corps sans vie est retrouvé dans une cabine, celui de monsieur Ratchett. Cet américain avait justement sollicité Poirot pour une sérieuse affaire de menaces de mort. Même si l'homme était peu fréquentable, le devoir appelle le célèbre moustachu, au travail !

Avec cette adaptation d'un des romans les plus connus d'Agatha Christie, le duo aux commandes de La chronique des immortels s'attelle à un tout autre genre, l'énigme policière. Ne s'écartant pas du récit originel, le scénariste allemand Benjamin von Eckartsberg utilise son sens acéré de la narration pour moderniser ce classique parmi les classiques et justifier l'entreprise. Le héros Hercule s'avère rapidement sympathique, malgré une fermeté qui n'est autre que le reflet de son professionnalisme. Les autres personnages, présentés progressivement, sont bien différenciés et l'intrigue défile de façon relativement claire. Le mystère est finement distillé et une tension sous-jacente, légèrement oppressante, entretient l'intérêt du lecteur qui suit la série d'interrogatoires avec grand intérêt.

La grande réussite de Chaiko dans cet ouvrage est de proposer un rendu en adéquation parfaite avec l'histoire. Son style moderne, instinctif et enlevé, possède un caractère certain, renforcé par un encrage assez prononcé qui ressort sur les couleurs peu nombreuses. Les décors épurés bénéficient du soin particulier apporté aux textures et aux effets de matière qui instaure une ambiance feutrée et évite la monotonie inhérente au huis-clos. La bonne gestion des cases muettes ainsi que les plans variés construisent habilement le suspense qui va crescendo.

En soixante-quatre planches, les deux artistes rajeunissent avec brio une œuvre pourtant maintes fois présentée au public. Deux autres titres sont disponibles :
Les Beresford et Miss Marple.

Moyenne des chroniqueurs
6.0