Dans les coulisses... 2. Dans les coulisses du champagne

B oisson hors catégorie, avec ses bulles, le champagne n’est plus tout-à-fait du vin. Produit de luxe encore accessible, il est le compagnon des fêtes et des grands événements de la vie. Il porte chance au navire en partance, il marque les années et rassemble dans la joie amis et familles. Derrière ce fleuron français se cache un savoir-faire séculaire et un terroir unique.

Maxe L’Hermenier et Benoît Blary proposent une visite didactique pour raconter et expliquer la liqueur chère à Dom Pérignon. Du cep initial à la coupe finale, en passant par toutes les étapes de vinification et d’assemblage, leur enquête se montre complète, à défaut d’être vraiment enivrante. Si la matière - les artisans et les techniques - est assurément là, la manière pêche quelque peu. En effet, directe, mais sans réel autre point de vue que celui du simple spectateur passif, la narration demeure très scolaire au long de l’ouvrage. Les informations passent, mais c’est tout. Depuis quelques années, la BD documentaire a connu une évolution fulgurante. Des auteurs comme Étienne Davodeau ou Joe Sacco ont su proposer des récits journalistiques de haute tenue tout en sachant rester captivants. Dans le cas présent et sans entrer dans le jeu des comparaisons, Dans les coulisses du champagne fait bien pâle figure face à Rural! ou, pour rester dans une thématique similaire, Les Ignorants.

La mise en images de Benoît Blary sauve un peu l’aventure, spécialement grâce à quelques grandes illustrations inspirées. Le dessinateur profite pleinement des possibilités graphiques offertes par l’agencement géométrique des vignobles et leur opposition avec les vieilles pierres des villages. De plus, l’approche à l’aquarelle s’avère également très maîtrisée, particulièrement pour retranscrire les différentes lumières (celles des saisons, des crayères, etc.).

Au sein d’une même appellation, toutes les cuvées ne se valent pas. Bien trop générique dans sa démarche, Dans les coulisses du champagne ne titille guère le palais tant il est plat ; un comble quand on parle du plus pétillant des breuvages !

Moyenne des chroniqueurs
5.0