No Body 3. Épisode 3/4 Entre le ciel et l'enfer

L ’ex-policier poursuit sa confession avec la docteure Beatriz Brennan. La psychiatre tente, tant bien que mal, de distinguer ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas dans le propos de celui qui s’accuse d’avoir tué et découpé son coéquipier. Dans ce troisième épisode d’un feuilleton qui en comptera quatre, Christian De Metter s’attarde sur une affaire au cours de laquelle l’homme de loi a traqué un tueur dans un coin perdu de l’Indiana. Dans cette série qui fait bonne place aux complots gouvernementaux, il va de soi que ces meurtres de fillettes finiront tôt ou tard par se raccrocher à une entreprise certainement vaste et complexe... À moins que le bagnard ne raconte n’importe quoi. Après tout, dans une vie précédente, il a infiltré les mondes interlopes et révolutionnaires et démontré qu’il sait être convaincant lorsqu’il ment.

Il se passe finalement peu de choses dans cet avant-dernier opus. Alors que les premiers tomes avaient pour cadre l’agitation politique des années 1960 avec ses activistes turbulents, celui-ci se construit, vingt ans plus tard, autour d’une minuscule énigme criminelle. La relation entre le délinquant et la médecin ne s’étoffe pas et le bédéphile ne se voit pas offrir d’indices supplémentaires pour comprendre cet énigmatique personnage. Bref, en attendant la conclusion, cet album de transition laisse sur sa faim.

Le dessin demeure unique. Les vignettes ont un étrange réalisme, comme s’il s’agissait de calques de photos, mais sur lesquelles l’artiste crayonne approximativement. Escamotant l’étape de l’encrage, il procède directement à la mise en couleur, elle aussi relâchée. Le résultat, quoiqu’imparfait, est souvent très beau, particulièrement les décors de forêt. Les visages sont cependant fréquemment figés et manquent d’expressivité et de naturel. Au final, le lecteur a l’impression que la production est réussie, mais que les acteurs ne sont pas très doués.

Vivement le dénouement de cette agréable chronique policière qui s’est néanmoins un peu égarée.