Le partisan

I talie, fin de la Deuxième Guerre. Bien que le pays ait pactisé avec les Allemands, des groupuscules résistent. Dans ce récit, le lecteur suit les aventures d’un couple de paysans, les grands-parents de l’auteur. L’époux, engagé dans la résistance, participe à des attaques de convois, intervient auprès d’un officier fasciste et prend part à une insurrection dans les rues de Turin, avant de célébrer la libération.

Maurizio A. C. Quarello choisit la bande dessinée muette pour raconter cette tranche de vie qui, de toute évidence, lui tient à cœur. Cette liberté pourrait être casse-cou puisque le dessin ne bénéficie d’aucun support. Le scénario du Partisan s’avère néanmoins simple et linéaire et ces problèmes de compréhension ne se posent pas. Lorsque la fermière reçoit deux militaires germains qui miment la poule et l’œuf pour se faire comprendre, il est même en parfaite adéquation. Dans l’ensemble, le bédéphile se demande tout de même si ce parti-pris est justifié tout au long de l’album; peut-être l’histoire aurait-elle gagné en richesse si les acteurs avaient pu s’exprimer.

Il est fort possible que le chroniqueur, qui porte également la casquette du dessinateur, n’ait pas voulu entraver ses très belles illustrations en y superposant du texte et des phylactères. De style réaliste, pratiquement en bichromie tellement tout est gris dans ces tristes années, son coup de crayon dégage une grande force. L’anecdote est essentiellement centrée sur les gens, l’artiste mise d’ailleurs fréquemment sur les plans rapprochés et parfois très rapprochés lorsqu’une vignette souligne une épaule ensanglantée, une main sur une arme ou un couteau coupant le pain. Souvent, il ne dessinera pas les décors, encore une fois pour insister sur les personnages.

Les Éditions des éléphants, surtout connues pour leurs livres destinés aux enfants, réalisent une belle première incartade dans le monde des grands.

Moyenne des chroniqueurs
7.0