Benjamin Blackstone (Les aventures ahurissantes de) 2. La Mystérieuse Odyssée de la clé…

B enjamin s'éclate à passer de livre en livre accompagné de Lord Schenbock et Charmante. Au cours d'une de leurs expéditions auprès du journaliste Joseph Rouletabille, le jeune garçon découvre les liens qui unissaient son père et son protecteur mais surtout qui est derrière la disparition de ses parents et de leurs ennuis. C'est décidé : malgré les risques et les dangers, l'heure de la vengeance a sonné !

La mystérieuse Odyssée de la clé perdue, deuxième acte des pérégrinations du jeune orphelin et son guide à travers les livres, repart sur le même rythme que le premier tome. Le duo de scénaristes n'a rien perdu de son énergie et plonge à nouveau ses héros dans un tourbillon d'aventures. Sur le même principe que l'ïle de la jungle, les trois aventuriers vont traverser des mondes sortis tout droit de l'imaginaire de grands romanciers - Gaston Leroux, Lewis Caroll, Homère, H.P. Lovecraft, Charles Finney ou encore Gustave Le Rouge, rien que ça ! Les dangers seront encore nombreux et le fantastique aura une place prépondérante. François Rivière et Nicolas Perge développent un peu plus la psychologie et le passé de leurs protagonistes ce qui permet d'éprouver un minimum d'empathie et de ne pas décrocher. Les rapports entre Benjamin et Schenbock se rééquilibrent : le premier s'ouvre davantage sur son drame tandis que le second laisse apparaître ses craintes et ses blessures. C'est heureux car le rythme est, par moment, si élevé que l'immersion est quelque peu difficile et la lecture risque de rester hermétique pour un public trop jeune.

Très à son aise dans l'opus précédent, Javier S. Casado prouve à nouveau qu'il aime peindre ces univers changeants et déjantés. Son trait vif est idéal pour symboliser le mouvement qui se dégage des séquences d'action tandis qu'il joue avec à propos sur les couleurs pour appuyer les ambiances variées. Côté personnages, là encore, l'artiste s'en tire avec les honneurs, tour à tour inquiétants, malicieux ou surpris, il dispose d'un large registre, inspiré de l'animation, qui colle parfaitement au ton du récit. Comme en plus il fait preuve d'imagination dans les plans choisis, sa prestation est assurément un point fort de la série.

Atypique mais terriblement efficace, Les aventures ahurissantes de Benjamin Blackstone continue de joliment ébouriffer le lecteur. Il ne faudrait toutefois pas oublier d'ajouter du liant et de ménager quelques respirations afin que l'intrigue ne tourne pas à la course effrénée que personne ne suit et qui ne mène nulle part.

Lire la chronique du tome 1.

Moyenne des chroniqueurs
6.0