Les captainZ Les CaptainZ

U n horrible monstre attaque la ville ! Semant la terreur parmi les habitants, il dévaste tout sur son passage, mais... Attendez ! Captain Mystérieux prend les choses en mains. Sauf que là, il se mesure à plus fort que lui. La boule de gelée aux multiples tentacules se régénère à vitesse grand V. L'arrivée inopinée de Captain Wawa, un chien très intelligent, remet de l'ordre... pendant un temps. Car il semblerait qu'un individu mal intentionné ait brisé la géométrie parfaite des dimensions parallèles de l'univers, ouvrant les portes sur le chaos. Au duo initial se grefferont Captain Bisou (un simple baiser le transforme en colosse), Captain Déprime (file un gros bourdon à qui l'approche), sans oublier Megahertz (voyageur sur les ondes). Pour arrêter le super-vilain, voici du bien lourd, dans tous les sens du terme...

Olivier Texier, habitué de l'édition indé (Psikopat et Grotesk), ne doit pas prétendre être le défenseur acharné de la finesse. Son humour incisif, très premier degré, lorgne volontiers sous la ceinture, suffisamment provocateur. Il utilise ici des ingrédients aussi simples que l'intrigue : une bonne tranche de déconne tartinée d'action. Pour cela, pas besoin de nuance : les méchants sont antipathiques et les sauveurs sont réduits à leurs pouvoirs et leurs réactions excessives. Les gags potaches visent la dérision et l'absurde plus que l'ingéniosité. Le terrain d'entente manifestement difficile à trouver dans l'équipe est propice aux scènes cocasses. À noter quelques situations graveleuses et un langage fleuri qui s'adressent plus à un public mature.

Yoann (Toto l'ornithorynque, Ninie Rezergoude) assure la partie graphique. Son style s'inscrit clairement dans la veine franco-belge de Spirou et sa propre série Bob Marone. Pas de surprise : un découpage classique, des bouilles caricaturales expressives, des silhouettes dégingandées très dynamiques. La colorisation appuyée fait ressortir l'encrage marqué. À défaut d'être «beau» au sens galeriste du terme, c'est typé et fait le job.

Les Captainz ne font pas dans la dentelle ni dans le velours, ils taillent un short aux super-héros américains et classieux en déchiquetant les valeurs attendues. Sans complexe, cette parodie un peu trash constitue un one-shot qui pourrait faire des petits s'il y a succès. À vous de juger.

Moyenne des chroniqueurs
5.0