Sibylline (Les nouvelles aventures de) 1. Le secret de Mélanie Chardon

L a vie s’écoule paisiblement au Bosquet Joyeux, contrée forestière reculée, éloignée des turpitudes de la civilisation. Sibylline et son fiancé Taboum se promènent et croisent le redoutable oiseau d’affaires Flouzemaker. En plein vol, celui-ci reçoit une affiche dans la figure et se ratatine au sol. Curieux, Taboum contemple le portrait imprimé et tombe instantanément sous le charme d’une sorcière verdâtre, toutes verrues dehors. Alors apparaît le mage Typhus, « pourfendeur du mal, exorciste patenté et chasseur émérite de sorcières pustuleuses », accompagné d’Ekzéma, son chat pelé. La chasse à Mélanie Chardon va pouvoir commencer.

Née en mars 1965 dans les pages de Spirou, sortie de l’imagination et du crayon de Raymond Macherot (Chlorophylle, Clifton), la série Sibylline met en scène un couple de souris, vivant dans un environnement champêtre, entouré de compagnons récurrents. Le contexte (un territoire isolé), la cible (la jeunesse), le caractère fantastique des péripéties, l’humour et un registre linguistique plutôt soutenu placent la saga auprès des Schtroumpfs, de Mélusine ou Léonard.

Casterman lance Les nouvelles aventures de Sibylline. François Corteggiani, qu’on ne présente plus, en est le scénariste ; le jeune Netch (collaborateur régulier à Spirou, au Journal de Mickey ou à Super Pif) est chargé du dessin. L’un et l’autre jouent la carte de la continuité. Sibylline est toujours aussi colérique, Taboum candide, et les éternels compagnons sont bien présents : le cupide Flouzemaker, le brigadier Verboten, ainsi que le docteur Klatchpof. Le ton, entre humour bon enfant et poésie, renvoie à la bande dessinée franco-belge d'antan.

Existe-t-il un public jeune en 2017 pour ce genre ? C’est à voir. Toujours est-il que la reprise est convaincante, tant sur le plan narratif que celui du graphisme. Les nostalgiques y trouveront leur compte. Quoi qu’il en soit, un deuxième tome est d’ores et déjà annoncé.

Moyenne des chroniqueurs
6.5