Cross Fire 7. Ressuscite un autre jour

U n trio de duos aux quatre coins du monde. En plein vol, monsignor Marchesi obtient enfin de la bouche de Prometheus l'énigme du sacré Graal. Sous les eaux, Sophia et Angelo cherchent une voie de sortie dans le tombeau labyrinthique de la tête de lion. Sur le sol ferme, Sœur Anna est tenue en joue par une Rebecca qui a le permis de tuer. Tout autour, la menace omniprésente et grandissante du mystérieux troisième homme. Enfin, homme, prophète ou... divinité ?

Oh, miracle, récompensés sont les fidèles disciples qui ont su attendre cinq ans pour lire la fin de l'excellent Crossfire. Commencée en 2004 lorsque la pléthore de bandes dessinées mystiques saturait le genre, cette série a su se démarquer par son abord humoristique au second degré, de l'action à profusion et ses hommages sous couvert de clins d'œil savoureux. Deux millénaires de lutte ne se règlent pas sans sacrifice. Dieu en sait quelque chose, car c'est la religion et son exégèse qui trônent au centre de l'intrigue générale riche et complexe, avec son lot de pertes et fracas.

Sur un rythme crescendo, Jean-Luc Sala livre un scénario habilement construit sur trois axes, qui se rejoignent dans un final qui envoie du rififi en Terre sainte. Testostérone, robes de bure et balconnets se mélangent dans un bal endiablé qui fera tomber les masques et laissera des corps battus. Si certains épisodes frisaient l'overdose d'informations, alléluia ! la clarté et la sagacité ici sont de mise, tout en maintenant la densité du suspense. L'identité du chevalier de la fable tombe enfin. La légèreté du ton alterne avec la carte dramatique, plus présente dans cet ultime tome qui fend le cœur.

Grâce à ses goldfingers et son style estampillé franco-manga, Pierre Mony Chan donne vie à son héros flingueur et ses p'tites pépées. Rien que pour vos yeux, son trait ultra dynamique fait défiler les scènes avec une fluidité indéniable. Seul péché vite pardonné, un petit problème de proportion en ce qui concerne certains personnages. Du grand spectacle dans des décors chiadés de Sicile, d'Irak et de Rome, autant de représentations détaillées qui démontrent un gros travail de documentation.

Jamais plus jamais ou une suite un autre jour ? La fin ouverte fait vivre et laisse mourir l'espoir de retrouver nos drôles de dames avec un Charly aux anges, sous d'autres cieux. Ainsi soit-il ?

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Moyenne des chroniqueurs
7.0