L'adoption 2. La Garúa

L e Pérou, ce n’est pas que le Machu Picchu… enfin, tout dépend de ce que vous êtes venu y faire !

Avec Qinaya Zidrou avait opté pour un cliffhanger qui - à défaut de clôturer définitivement sa petite histoire - laissait sur une interrogation et donc une suite…

Benoit Drousie cultive le contre-pied. Jamais vraiment là où d’aucuns l’attendent, il s’évertue à faire découvrir d’autres sentiers que ceux de la facilité et du convenu. Déplaçant le point de vue, offrant de nouveaux horizons, il donne à considérer une autre manière de voir les choses. Avec l’aide graphique d’Arno Monin, il choisit ici le registre du suggestif. Ainsi, dans La garúa la filiation se projette sur celui qui « est » et non plus sur celle qui « aurait pu être ». « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras » dit le proverbe et le géniteur épistolaire de L’élève Ducobu se penche sur le sujet avec des réponses à son image.

Difficile sur un tel scénario d’être en osmose, c’est pourtant ce qu’Arno Monin démontre. Juste dans l’expressivité, centré davantage sur les personnages que sur les lieux qui ne sont que des prétextes, il illustre le cheminement intérieur de Gabriel van Oosterbeeck avec tact et sincérité et sait le mettre en perspective d'autres destins plus tragiques. Alors bien évidemment, quelques esprits chagrin trouveront à ergoter au sujet d'une histoire qui s’attache à des considérations d’ordre existentiel avec une toute relative légèreté et une manière qui peut dérouter. Cependant, il faut savoir reconnaître que lorsque la chose est bien faite, il n’y a rien à y redire, sinon à se prendre la tête pour pas grand-chose…