L'homme invisible (Dobbs/Regnault) 2. L'Homme invisible 2/2

B lessé et à court d'idées, l'homme qui a suscité tant de questions avant de semer la terreur et l'effroi dans le village d'Ipting, trouve refuge chez M. Kemp. Le docteur va alors aller de révélation en surprise avant de prendre la mesure de ce qui lui fait face et de ce qui l'attend.

Christophe Regnault reprend le crayon pour le second opus de cette adaptation. Dans la lignée de ce qu'il avait proposé dans la première partie, le dessinateur offre une belle prestation. Mise en scène soignée, encrage travaillé - très bien mis en valeur par la colorisation -, souci du détail, il parvient en plus à rendre tangible l’invisible avec beaucoup d'imagination. L'action se déroulant majoritairement en intérieur, il montre également son aisance dans ces décors et confirme les disposition entrevues précédemment pour l'expressivité et les cadrages. Le dynamisme est de nouveau au rendez-vous, appuyant la tension et l'énergie qui imprègnent l'album.

Car Dobbs a décidé de prendre ses lecteurs à la gorge. Alors que le premier tome lui avait permis de caractériser avec aisance son protagoniste, et notamment de bien retranscrire l'antipathie qu'il provoque, ce volet sonne l'heure des révélations et d'une accélération dans le tempo. Habilement, le scénariste expédie - peut-être trop rapidement - les raisons et les explications sur la transformation avant d'entamer un changement de ton. Le récit bascule alors dans une angoisse et une épouvante saisissantes, le mystère laissant place à la peur, l’inquiétude à la colère. Et, jusqu'à la dernière planche, la lecture de devenir encore plus immersive, à mesure que l'issue, certes prévisible, prend corps.

Efficace et rondement menée, cette conclusion est à la hauteur du premier acte. Un beau travail réalisé par les auteurs qui, en plus de moderniser l'histoire, rend hommage au maître H.G. Wells et suscitera, à n'en pas douter, l'envie de (re)découvrir son œuvre.

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