Lady Whisky

H elen Frances Arthur, sommité du monde du whisky, meurt en 2015. Parcourant son carnet de notes, l’époux de sa nièce, le bédéiste Joël Alessandra, constate sa déception de ne jamais avoir trouvé la boisson parfaite. Souhaitant lui rendre hommage, il part à la recherche du nectar qui doit présenter des caractéristiques bien précises : tourbé, malté, salé, marin et goût d’algue. Sa quête l’amène rapidement sur l’île d’Islay en Écosse où Caroline Dewar, une amie de sa tante, lui fait découvrir les plus prestigieuses distilleries.

Il y a un peu de tout dans cet album : l’enquête menée par le narrateur, la rencontre d’un pays et de ses paysages, des explications sur l’histoire et les procédés de fabrication de l’alcool, de même que des conseils sur la façon de le déguster. Bref, le récit est à la confluence de la bande dessinée, du carnet de voyage et du manuel technique. Au final, l’ambition du personnage principal est touchante, mais le livre est un peu long et monotone. Le lecteur a du mal à s’intéresser au projet du héros et peine à comprendre la prétention du néophyte de réussir là où sa parente a échoué.

En plus de tenir le rôle central et d’être scénariste, le protagoniste tient les pinceaux. C’est à ce titre qu’il excelle. Ses illustrations à l’aquarelle sont très belles, notamment celles de la campagne écossaise. Il en est d’ailleurs pleinement conscient et il n’hésite pas à leur consacrer plusieurs pages complètes. Cette esthétisation est convaincante, mais elle finit par casser le rythme.

L’auteur ne parvient malheureusement pas à transmettre son émotion. Peut-être n’a-t-il pas su prendre suffisamment de distance par rapport à ce sujet très personnel.

Moyenne des chroniqueurs
5.5