Le petit Chemin caillouteux Le Petit Chemin caillouteux

A hhh, enfin l’été et les vacances ! Pour un papa divorcé, c’est la possibilité de tisser une vraie complicité avec ses enfants et de partager ces petits riens qui font des souvenirs pour toute la vie. C’est aussi l’occasion de renouer des liens avec des membres de la famille qu’on ne voit pas régulièrement. Les balades, le farniente, les découvertes, le partage, communiquer pour de vrai… Putain, vivement la rentrée.

Même si son style et son humour le place comme un héritier putatif de Reiser, Eric Salch est également un artiste de son temps. Résultat, Le petit chemin caillouteux est autobiographique ou à peu près (sinon, prière de contacter la DASS sans tarder). En effet, il faut mieux être amateur de deuxième degré et avoir pas mal de recul sur soi avant d’entamer une promenade sur les pas de l’auteur du Lookbook. Dans le désordre, il n’aime pas la société, les gens et les trous de verdure où chantent des rivières accrochant follement aux herbes des haillons d’argent. En plus, il y a du vent, des moustiques, la lumière n’est jamais bonne pour dessiner et le réseau est tout pourri.

Là où Guy Delisle (Le guide du mauvais Père) a su conserver une part de tendresse paternel, Salch fonce dans le tas, n’épargne personne – lui en premier – et tire à vue. C’est une excellente nouvelle ! Il remet ainsi à l’honneur l’esprit bête et méchant des grandes heures de Charlie Hebdo avec talent et ce qu’il faut de férocité, c’est-à-dire beaucoup. Alors, oui, les anecdotes sont excessives et le ton assez vulgaire (encore, qu’après une année de campagne électorale, tout se discute), mais c’est drôle, immensément drôle et ça fait du bien.

Maintenant, un peu de sérieux quand même. Sous cette cuirasse de cynisme permanent, une autre personnalité perce à l’occasion. Celle du parent – certes passablement coupable de par sa complaisance généralisée – inquiet face au monde dans lequel ses fils grandissent. Ébranlé aussi, de constater que le temps passe inexorablement et qu’aucune amélioration ne pointe à l’horizon. Alors, riez, profitez, mais n’oubliez pas que le pire n’est peut-être pas encore arrivé.

Moyenne des chroniqueurs
7.0