Poppy et le lagon perdu Poppy et lagon perdu

C omme chaque année, la tête de la momie sacrée s'est exprimée ! Inspirée par ces paroles énigmatiques, l'aventurière en herbe Poppy Popperton se lance dans une ambitieuse mission taillée à sa mesure, escortée par son tuteur et compagnon de route, Colt Winchester. Les globe-trotteurs vont devoir d'abord résoudre la devinette avant de se lancer dans un tour du monde riche de rencontres et parsemé d'épreuves. Entre Manhattan et les îles de Macadamia, les occasions ne manqueront pas pour la fillette de démontrer ses talents de détective et d'exploratrice, issus de son grand-père disparu. Depuis son appartement-tombe, l’œil de Ramsès regarde, mais il remarque aussi un homme masqué dans chaque paysage...inquiétant ou rassurant ?

Seulement dix ans et déjà bien dégourdie, la jeune héroïne crée par Matt Kindt (Two sisters, Super Spy) semble être la digne héritière d'Indiana Jones, transposée dans un univers à la Jules Vernes et gratifiée des accessoires de James Bond. Les nombreuses références qui parsèment le récit (de la montgolfière au sous-marin, de la lune à la pieuvre géante...) permettent de construire un monde imaginaire riche et solide. Pas de méchant donc, pas de tension particulière ni de frisson, mais une enquête qui se suit à travers le cheminement des réflexions de Poppy. Beaucoup de mystères l'entourent, que ce soit son enfance, l'absence de ses parents et de son papy. De ce fait, le lecteur reste sur sa faim en voulant mieux connaître le passé de ce petit personnage et de son entourage.

Plus réaliste que celui de Quentin Black (dessinateur fétiche de Roald Dahl) mais aussi relâché, le style de Brian Hurtt possède ce sympathique côté naïf adapté au lectorat jeunesse. Les décors très variés d'inspiration amazonienne, vénitienne, maya ou encore égyptienne font se succéder les ambiances exotiques, mélanges de mondes connus et inventés. Les douces couleurs à l'aquarelle exhalent le charme des livres pour enfants.

Haute comme trois pommes et pleine de pêche, Poppy mériterait une suite pour étoffer son histoire, tout juste effleurée. Le lagon perdu séduit par le côté ludique et très dépaysant de son intrigue, à défaut de réel suspense.

Moyenne des chroniqueurs
6.0