Heidi au printemps

H eïdi a grandi et, au fil des saisons, la petite fille s’en est allée…

Heïdi au printemps est une métaphore pour parler de tous - et peut-être de soi - à travers une figure mythique des alpages suisses. Si la question mériterait d’être posée à Marie Spénale de savoir pourquoi s’intéresser à une héroïne immortalisée au cinéma par Luigi Comencini en 1952 ou plus récemment par Isao Takahata en 1974 pour s’entretenir d’adolescence avec des lecteurs(trices) probablement né(e)s après 1990, la réponse n’est - au demeurant - pas fondamentale pour apprécier ce joli album.

Avec un dessin aux effets de ligne claire et une mise en couleurs toute en aplats, cette Heidi-là pourrait s’adresser - de prime abord - aux plus jeunes. Les éditions Delcourt ne s’y sont pas trompées et ont tenu à mettre les choses au clair avec un sticker des plus explicites. Toutefois, pas de quoi se relever la nuit pour un public adolescent qui en a certainement déjà vu d’autres.

Heïdi n’est plus une enfant et voit désormais le monde qui l’entoure avec un regard nouveau et des envies différentes. Le désir qu’elle découvre en elle, l’aspiration à vivre ailleurs, autre chose et autrement sont mis en scène avec une spontanéité, une simplicité et un naturel qui n’ont rien de perturbant et encore moins de choquant. Reprenant une histoire connue, Marie Spénale en livre une suite en variations toutes personnelles et sait évoquer avec douceur, voire un brin d’humour et d’idéalisme, une période de la vie souvent troublée par de nombreuses incertitudes et contradictions.

Délicat, un rien naïf, Heïdi au printemps dépeint une manière idéalisée et pleine de fraîcheur de vivre son adolescence !

Moyenne des chroniqueurs
6.0