Griott & Mungo 1. Maman ?!

L e succès de la BD jeunesse ou de « première lecture » ne se dément pas et de nombreux éditeurs se pressent pour occuper ce créneau. Alors que Delcourt mise sur le beau livre avec l’excellente collection Les enfants gâtés et que Rue de Sèvres puise dans l’expérience de sa maison mère, La Joie de lire, Flammarion jeunesse se calque sur l’approche choisie par Milan/Bayard avec BDKids. Un format pratique pour les petites mains, une maquette aux tons acidulés et des récits courts et rigolos : Griott & Mungo débarquent sur les étals.

Passé le côté déjà vu de l’ouvrage (cf. Balez & Malina) et les innombrables à peu près historiques, les tribulations de cette fillette et de son dino en couche se révèlent amusantes comme tout. Humour bon enfant teinté d’un soupçon de scatologie façon Tebo, Nena anime ses protagonistes avec beaucoup de tendresse et ce qu’il faut d’impertinence. Le solide caractère de l’héroïne (ces maudits cheveux !) et la personnalité contrastée de son ami (imaginez un mélange entre Alf l’extraterrestre et Rantanplan) suffisent à générer gags et situations ubuesques compréhensibles par tous les membres de la famille.

Disposant de peu d’espace pour s’exprimer, Witko a bien été obligé d'aller à l’essentiel : les personnages et l’action. Le résultat est efficace, toujours très lisible, mais un peu monotone au niveau du découpage et de la mise en scène. À sa décharge, les deux pages dont il dispose ne lui permettent pas trop de divaguer en route. La colorisation faite d’aplats francs apporte également de la clarté aux planches. En résumé, tout ce qui est bon pour accompagner le jeune lecteur dans sa découverte de la chose « bédéesque » est bien présent et évidemment apprécié.

À défaut de vraiment surprendre, ce premier volume de Griott & Mungo se montre à la hauteur de son ambition : un cadre et des scénettes bien calibrés et joliment exécutés.

Moyenne des chroniqueurs
5.0